1.-Avec bon nombre d’anciens moudjahiddines de la Révolution et d’intellectuels , nous avons été étonné tant de l’agressivité marocaine que de la positon extrémiste d’un soi disant défenseur des droits de l’homme, fonctionnaire de l’Etat, qui se permet d’ailleurs de critiquer l’opposition ( démocrates et islamistes) alors qu’il doit se cantonner dans son rôle de défenseur des droits de l’homme, mission très noble.
Pourquoi cette dérive intolérable qui nuit à l’image de l’Algérie, où en est la tolérance qui fonde les principes des Droits de l’Homme et qui est-il pour critiquer ouvertement des Partis devant respecter toutes les sensibilités ? Parle t-il en son nom personnel, en tant qu’avocat ou au nom du gouvernement algérien lorsqu’il préconise, acte d’une gravite extrême, la rupture de relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc ?.
Ce qui constitue selon mon point de vue un piège afin d’isoler l’Algérie qui rejoint les récentes provocations marocaines sous la pression de puissants lobbys liés à la drogue, qui ne veulent pas d’une relation apaisée avec l’Algérie, ne représentant pas d’ailleurs les aspirations de la majorité des marocains.
2. L’Algérie ne saurait tomber dans ce piège. La diplomatie algérienne depuis l’indépendance politique a toujours été fondée sur la résolution des conflits par le dialogue productif et s’est inscrite toujours dans le respect des résolutions des Nations Unies. Le premier ministre et le Ministre des affaires étrangères algériens ont récemment affirmé, que privilégiant les intérêts supérieurs de l’Algérie dont l’intégralité territoriale, assurée par notre Armée républicaine, que ce qui rassemble les peuples maghrébins est beaucoup plus fort que ce qui les divise.
La stabilité de l'ensemble de la région, notamment au Sahel suppose une entente régionale et une coopération active avec l 'ensemble de la communauté internationale car le terrorisme est une menace planétaire A ce titre je salue la maturité du peuple tunisien qui saura concilier la modernité et son authenticité.
3.-L’objectif stratégique contenu dans les grandes résolutions de politiques étrangères des gouvernements algériens qui se sont succédés depuis 1962 est de rassembler et non de diviser, de réaliser ce vieux rêve d’intégration du Maghreb , pont entre l’Europe et l’Afrique, afin d’éviter la marginalisation de cet espace stratégique au sein de l’économie mondiale.
L’ensemble des pays du Maghreb pèse en 2012 environ 410 milliards de dollars, taux dérisoire tendant vers zéro sur un produit intérieur brut mondial de 73.000 milliards de dollars pour une population de 90 millions d’habitants, 80% du PIB de la Grèce avoisinant 10 millions d’habitants , rendant urgent une stratégie d’adaptation face aux profonds bouleversements géostratégiques entre 2014/2020 et qui concerne notamment le continent Afrique.
Certes c’est encore un rêve, mais il est possible de le réaliser, tous ensemble en dépassant les divergences conjoncturelles. La société civile, les entrepreneurs ont un rôle stratégique à jouer. L’initiative louable du secrétaire général de l'UMA Lahbib Benyahia qui organisera très prochainement une rencontre (2014) regroupant l’ensemble des universités maghrébines afin de les mettre en réseaux rentre dans ces objectifs.
Aussi il s ‘agit pour l’Algérie de ne pas tomber dans le piège que lui tendent tant certaines provocations marocaines que celui de Farouk Kenstini qui ne représente pas la voix officielle algérienne.
Professeur Abderrahmane MEBTOUL Expert International en management stratégique