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L’Algérie était ciblée après la Syrie, selon Sellal

21-10-2014 17:28  Rafik Benasseur

Tous les algériens craignaient que la confusion voire la guerre civile en Syrie finisse par gagner le pays à la faveur du «printemps arabe» dont on mesure aujourd’hui les graves dangers.

Si le discours officiel s’était toujours montré - à raison d’ailleurs - réservé vis-à-vis des ces insurrections populaires téléguidées par l’Occident, il n’a jamais été dit que l’Algérie était clairement ciblée par une manoeuvre de déstabilisation même durant les émeutes de «l’huile et du sucre» en janvier 2011. Voilà que le Premier ministre reconnaît pour la première fois que notre pays était bel et bien en point de mire.

«Assez de division et de manipulation. L'Algérie était, après la Syrie, l'autre cible de ceux qui n'ont pas compris que le peuple algérien est un peuple d'hommes libres et qui ont voulu l'entraîner dans l'instabilité».

C’est à partir de Bordj Badji Mokhtar à Adrar que Abdelmalek Sellal a fait aujourd’hui cette déclaration confirmant ainsi tout haut ce que tout le monde pensait tout bas.

Sellal a évidemment bien calculé son coup puisque cette «révélation» intervient au lendemain d’une déclaration publique d’un cénacle de touaregs réclamant des postes politiques et autres privilèges au même titre que les gens du nord. Comme si les cadres du sud étaient catégoriquement exclus des postes supérieurs.

Gare à la division et la manipulation !

La gravité de tels propos qui plus est tenus dans une région frontalière avec le Mali en proie à une menace sécuritaire diffuse, a sans doute poussé le Premier ministre à dire les quatre vérités.

On ne joue pas avec çà ! Semble dire Abdelamlek Sellal, qui plus que n’importe quel haut responsable connaît assez bien la région et sa population. En martelant son «assez de division ! », Sellal s’adressait sûrement à ces dignitaires touaregs qui, par leurs déclarations ont provoqué une stupeur dans les quatre coins du pays.

Il fallait donc vite crever l’abcès pour éviter que la mayonnaise ne prenne dans cette région ouverte aux quatre vents.

De fait, c’est la première fois qu'un haut responsable reconnaisse aussi clairement que l’Algérie était ciblée au même titre que la Syrie. Par qui ? Sellal ne le dit pas mais il est aisé de deviner ces milieux hostiles qui ont mis la Syrie à feu et à sang.

Programmes spéciaux pour le grand sud

Le Premier ministre assure pour autant que ces milieux «n’ont pas compris que le peuple algérien est un peuple d'hommes libres et qui ont voulu l'entraîner dans l'instabilité».

Et de rassurer que l’Algérie ne serait affectée «ni par le terrorisme ni par ce qui est appelé Daech». Il appuie sa déclaration par les unités de l'ANP qui veillent à la «protection des frontières et leur préservation des tentions que connaît la région du Sahel».

Il a d’ailleurs salué «les efforts immenses» consentis par l'Armée nationale populaire (APN) et tous les corps de sécurité dans la protection des zones frontalières algériennes.

Sellal a profité de l’occasion pour exhorter les habitants de In Guezzam à contribuer au «renforcement» de la stabilité de leur région frontalière non sans les mettre en garde contre «la division et les manipulations».

En retour, il promettra aux populations des régions frontalières de bénéficier de «nouveaux programmes de développement, afin de rattraper certaines insuffisances, d'impulser une nouvelle dynamique de développement et d'améliorer le cadre de vie du citoyen».



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