La Tunisie, actuellement en phase de transition politique avec en perspective une élection présidentielle à court terme, est confrontée à une crise de liquidités. Les salaires des fonctionnaires risquent de ne pas être payés, selon les aveux d’un ministre. Face à une telle impasse avec des risques de nouvelle violence, Tunis se tourne une fois de plus vers Alger. D’où le sens de la visite de Mehdi Jomâa à Alger.
Cette « visite d’amitié », achevée aujourd’hui, a permis au Premier ministre tunisien retourner chez lui avec quelque chose dans les mains. En effet, trois accords de coopération financière entre ont été signés à l'issue de l'entretien élargi aux membres des deux délégations. Il s'agit d'un accord de dépôt entre la Banque d'Algérie et la Banque centrale tunisienne d'un montant de 100 millions de dollars américains, d'un protocole relatif à l'octroi par l'Algérie d'un prêt à la Tunisie et d'un autre protocole d'octroi d'une aide financière non remboursable.
Ces accords" traduisent le plein soutien de l'Algérie à la Tunisie dans son processus de transition et cette étape cruciale de son histoire", a expliqué Mongi Hamdi, ministre des affaires étrangères. Ceci pour le concret. Sinon, il a été question entre les deux parties de « la nécessité de renforcer la coopération bilatérale et de la hisser à de plus hauts niveaux » C’est du moins ce qui a été souligné lors de la conférence de presse conjointe entre le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et son homologue tunisien, Mongi Hamdi.
L'entretien a porté sur "les différents aspects de la coopération entre les deux pays frères", a indiqué M. Lamamra avant de préciser que la rencontre a permis d'évoquer également "plusieurs questions politiques régionales et internationales ainsi que la sécurité et la stabilité des deux pays et de la région tout entière". "Les développements positifs survenus dans les deux pays en particulier l'élection présidentielle du 17 avril dernier et le processus de transition démocratique en Tunisie" ont été au menu de l'entrevue, a-t-il encore poursuivi.
M. Lamamra a en outre souligné "le rapprochement entre les peuples frères algérien et tunisien" qui se manifeste notamment, a-t-il dit, par le nombre croissant de touristes Algériens qui se rendent en Tunisie. Il a été convenu, à cet égard, de certaines mesures pour faciliter l'accès des Algériens au territoire tunisien, notamment lors de la prochaine saison estivale, a précisé le ministre.
M. Hamdi a, pour sa part, indiqué que la visite du chef du gouvernement tunisien en Algérie entrait dans le cadre du "renforcement des relations stratégiques entre les deux pays en vue de les hisser à des niveaux supérieurs dans tous les domaines".Les deux parties ont également échangé les vues sur "des questions régionales et internationales d'intérêt commun, notamment la situation en Libye", a ajouté le chef de la diplomatie tunisienne. Les deux parties ont aussi examiné "la coordination sécuritaire entre les deux pays et les moyens de renforcer la coopération et le partenariat entre les investisseurs algériens et tunisiens", a-t-il affirmé.