« La voie démocratique » de Djamel Ould Abbès choisie pour faire élire les vice-présidents de l’APN et les présidences des commissions a accouché, comme depuis le début de règne du secrétaire général du FLN, de combines et d’arrangements scandaleux.
Principale victime de ces manœuvres le député de l’émigration, Djamel Bouras, pour l’élection du vice-président Centre, qui a été éliminé à quelques voix près malgré sa superbe élection récente à la vice-présidence du Parlement Africain en Afrique du Sud.
Mais il fallait compter sur les machinations insoupçonnés qui peuvent même dépasser le seul cadre partisan, et faire intervenir l’administration dans un processus électoral sensée être loyal. En effet, on évoque, avec insistance, l’intervention d’un haut fonctionnaire du ministère de l’intérieur pour favoriser un de ses amis candidats. Ce fonctionnaire aurait fait pression sur quelques walis du centre afin de sensibiliser les députés FLN de leurs circonscription afin d’orienter le vote.
Après avoir connu le règne de l’achat des voix, le processus de renouvellement des structures parlementaires du FLN a ainsi été entaché de lobbying « administratif », sous la couverture du ministre en relation avec le Parlement, Bedda, qui, depuis son retour au Gouvernement, prouve encore une fois à la Présidence de la République que la loyauté n’est pas sa première qualité.
Cette intervention d’un haut fonctionnaire de l’intérieur serait venue aux oreilles du ministre de ce département, Nourredine Bedoui, qui devrait sévir prochainement contre l’interventionnisme de l’un de ses collaborateurs. L’implacable Bedoui, n’appréciant certainement pas, de voir ce genre de pratiques gangrener le parti historique.
En définitive, l’élimination prématurée de Bouras de la vice-présidence de l’APN est une erreur de casting de la part de Ould Abbès et une dérive honteuse dans laquelle s’est engouffré ce parti depuis la rocambolesque nomination nocturne des nouveaux membres du BP du parti. Alors que la diplomatie africaine du Président Bouteflika est consacrée, à travers l’élection de Djamel Bouras au Parlement Africain, le parti FLN, qui se targue d’avoir Bouteflika comme son « Président d’honneur », sacrifie le même député Bouras des hautes instances de l’APN. Une erreur stratégique de plus qu’on doit au bricolage d’Ould Abbès.