Les consultations politiques, en prévision de la révision constitutionnelle, ont été samedi au cœur de l’intervention médiatique de Farouk Ksentini, invité au forum du journal DK News. L’avocat, qui compte parmi les soutiens inconditionnels du gouvernement, a fait valoir, comme preuve de la réussite de ces consultations, le nombre de participants.
Un panel de participants aussi large que diversifié, constitue pour lui un gage pour des changements profonds dans la future Constitution. Tout en se gardant d’aller dans les détails techniques, ni des propositions de sa commission, elle-même invitée par Ouyahia, le président de la commission a néanmoins regretté le boycott de ces consultation par une partie de l’opposition qui a choisi de se constituer en front pour proposer une période de transition politiques.
« La non-participation de l'opposition ne pouvait arrêter le projet en lui-même, mais sa contribution aurait été sans doute bénéfique pour le débat et pour le pays » a-t-il dit à ce propos. Mais cela n’empêchera pas le processus d’aller jusqu'au bout et "d'ici la fin de l'année 2014, on aura un texte final qui, même s'il passe par référendum, remportera l'adhésion de la plus grande majorité", prévoit-il.
Amnistie générale et réconciliation nationale
Au sujet de l’amnistie générale, dont il dit être un défenseur infatigable, Farouk Ksentini s’en tient cependant à une position de principe en expliquant dans ses réponses aux journalistes que "la question relève des seules prérogatives du Président de la république". Mais il rappellera que tous les pays, à l’instar de l’Algérie, qui ont eu a connaitre des tragédies collectives ont fini par conclure le processus de réconciliation par une amnistie générale, comme ultime phase.
Ksentini a fait part de son étonnement quant au refus de certaines parties de voire la réconciliation nationale inscrite au préambule de la nouvelle Constitution, comme cela est proposé dans la copie remise par la présidence de la république aux partenaires des consultations. "J'espère que la prochaine loi fondamentale du pays donne à la réconciliation nationale la place qui lui sied, dans la mesure où elle constitue une étape importante et un événement historique dans l'histoire de notre pays".
Soutien au ministre des Affaires religieuses
Concernant la liberté du culte, le président de la CNCPPDH a salué les dernières déclarations du ministre des Affaires religieuses ayant trait à l'ouverture des lieux de culte des non-musulmans, s'interrogeant "comment peut-on penser que nous serions capables de fermer des églises ou des synagogues pour le simple plaisir de le faire".
"Cela va ternir notre image et toucher à nos principes de liberté qui sont affirmés et réaffirmés dans la loi fondamentale du pays", a-t-il martelé.
"La situation à Ghardaia est grave au plus haut degré"
Autre sujet abordé par Farouk Ksentini la situation à Ghardaïa. Face au drame que vit depuis des mois cette wilaya, il se fait l’avocat d’un dialogue en toute urgence, qualifiant la situation de "très grave".
"Il est impératif que les parties concernées s'assoient autour de la même table pour trouver une solution définitive, et cela en toute urgence car la situation est grave au plus haut degré", a-t-il souligné, expliquant que les événements de Ghardaïa portent "atteinte" à l'unité nationale et à l'islam.
Saluant les mesures et les dispositions prises par le gouvernement afin de réinstaurer le calme et la stabilité dans cette région, le président de la CNCPPDH a rappelé qu'il est du "devoir constitutionnel de l'Etat" de garantir la sécurité aux citoyens là où qu'ils soient.