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Karim Djoudi inquiet face à la baisse des recettes pétrolières et la hausse des importations

12-11-2013 18:33  Mourad Arbani

C’est un gros pavé dans la mare que le ministre des finances a lancé aujourd’hui dans l’enceinte de l’Assemblée populaire nationale (APN), à l’issue de l’adoption de la loi de finances 2014. Pour lui la situation des finances du pays est « inquiétante » à cause de la baisse des recettes pétrolières qui atteint 12% au premier semestre 2013.

"Il y a une inquiétude que personne ne peut nier (...) d'où la nécessité de continuer à créer la richesse (hors hydrocarbures, NDLR) et de l'emploi et veiller à ce que nos équilibres ne soient pas perturbés à moyen terme", a-t-il prévenu.

Les propos du premier argentier du pays tranchent radicalement avec les assurances outrancières affichées dernièrement par le Premier ministre Abdelmalek Sellal à Tamanrasset. « Nous avons de l’argent », claironnait-il devant les jeunes chômeurs du sud.

La baisse de 12% des recettes d'hydrocarbures, à raison de 10% en volume et de 2% en valeur, la récession qui perdure en Europe, la faible croissance aux Etats-Unis et la baisse des projections de croissance dans les pays émergents, affectent déjà la balance des paiements du pays, a expliqué le ministre pourtant réputé pour son aversion de l’alarmisme.

Face à la tendance baissière des recettes des hydrocarbures, les dépenses ont pris l’ascenseur, à cause de l’explosion du volume des importations. Avec des importations en hausse de 14% durant le premier semestre de l'année, l'excédent commercial du pays a chuté de 50% sur la même période alors que l'excédent de la balance des paiements "sera en 2013 inférieur à celui enregistré en 2012", a anticipé Karim Djoudi.

Face à ces sombres perspectives, le ministre ressort hélas la même rengaine, à savoir la nécessité pour le pays de diversifier au plus vite son économie pour sortir du piège des hydrocarbures. Sauf que cette recommandation, au demeurant très juste, reste un éternel vœu pieux.

Pourtant avec son matelas de devises, les experts estiment qu’il est plus facile de diversifier son économie, de faire des réformes structurelles pour abouti à long terme à une économie qui ne soit pas à la merci du baril.

A propos des réserves de change qui avoisinent actuellement les 200 milliards de dollars actuellement, le ministre a réaffirmé que 6% des avoirs de l'Algérie en devises étrangères sont déposés auprès d'institutions financières, qu'elles soient commerciales, multinationales ou centrales, alors que le reste est placé en bons d'Etats, sans préciser, toutefois, le taux des placements globaux à l'étranger.

A une question relative à la gestion du FRR (Fonds de régulation des recettes), il a rappelé que ce fonds n'était qu'un compte d'affectation spéciale soumis, comme les autres comptes, au contrôle annuel de l'IGF et de la Cour des comptes, réfutant une nouvelle fois toute opacité dans sa gestion.



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