L'incertitude continue de régner lundi sur l'issue des élections italiennes. Aucune majorité claire au Sénat ne s'est encore dessinée, selon les résultats partiels officiels et des projections des instituts de sondages. La gauche l'emporterait à la Chambre des députés.
Selon les résultats partiels publiés par le ministère de l'Intérieur après dépouillement des bulletins dans 48'667 des 61'446 bureaux de vote, soit plus de 75 %, la gauche est créditée de 30,14 % des voix contre 28,62 % à la droite du Cavaliere.
Les projections sur les sièges attribués au Sénat donnent la coalition de droite de Silvio Berlusconi en tête avec 113 à 123 sièges, sur les 315 que compte la Chambre haute. La coalition de gauche dirigée par Pier Luigi Bersani est créditée de 104 à 105 sièges.
Majorité hors de portée
Du coup, même en s'alliant avec Mario Monti, qui obtiendrait 20 sièges, la majorité de 158 postes est hors de portée. Le Mouvement cinq étoiles (M5S) du blogueur Beppe Grillo est crédité de 57 à 63 sièges, mais comme il est résolument opposé aux partis traditionnels, ses sénateurs n'entrent pas dans le décompte d'une possible alliance pour créer une majorité.
A la Chambre des députés en revanche, les projections donnent la gauche de M. Bersani en tête, ce qui lui garantirait en vertu du système électoral 340 sièges sur les 630 de la chambre basse.
Percée du comique
Sondages et projections s'accordent pour souligner la percée du Mouvement 5 Etoiles de l'ancien comique Beppe Grillo. Cette formation contestataire obtiendrait plus de 24% des voix pour le Sénat, devenant selon certains instituts le premier parti de la chambre haute, au coude-à-coude avec le Parti démocrate (PD) de M. Bersani.
A la Chambre des députés, le M5S obtient environ 20% des suffrages. Il devance largement la coalition centriste emmenée par le chef du gouvernement sortant Mario Monti, qui n'arrive qu'en 4e position avec moins de 10% des voix.
Catalyseur du malaise social d'un pays en pleine récession économique, ce parti a séduit au-delà des clivages droite-gauche avec un programme jugé "populiste" par ses adversaires: fin du financement public des partis politiques, coupes sombres dans le nombre d'élus, revenu minimum de 1000 euros et référendum sur l'euro. (ats)