Maintenantque le projet de loi des finance (PLF) 2020 a été adopté à la majorité ce jeudimatin par l’Assemblée Populaire nationale, que faut-il retenir vraiment depositif ? Rien ou si peu si l’on jette un coup de d’œil sur les cinq menusamendements apportés à la mouture initiale du gouvernement.
Cedernier a voulu emballer l’autorisation d’importation des véhicules de moins detrois ans, sous forme d’un joli cadeau offert aux algériens incapables de sepayer des bagnoles flambants neuves.
Maisà y regarder de prés, cela n’a rien d’une bonne affaire. C’est même uneformidable opération de mystification qui risque de provoquer bien desdésillusions.
Eneffet, le gouvernement a fini par s’en sortir à bons comptes en n’offrant ceprivilège d’acquérir un véhicule de tourisme de moins de trois ans qu’auxalgériens qui déposent de solides comptes bancaires.
L’amendementdu fameux article 106 a juste permis l’extension de l’autorisation d’importation des véhicules de tourisme àessence de moins de trois ans à ceux à moteur diesel.
Autrementdit, des algériens «friqués» pourront désormais s’offrir des «bolides»allemands de moins de trois ans, légèrement moins chers mais qui restentlargement hors de portée de l’algérien lambda.
Exitle discours initialement inquiet sur lapollution que provoque le carburant diesel que tenait le gouvernement notammentsa secrétaire d’Etat à l’environnement !
Defait, cette autorisation des véhicules diesel au-delà de sa contradiction avecla prétention du gouvernement de vouloirlimiter voire interdire leur importation pour se mettre dans l’air du temps,pose également un problème d’équité sociale.
Lamesure ne profite pas du tout en effet aux faibles revenus dés lors que lesvéhicules de moins de trois ans en Europe et en France notamment, demeureexcessivement chers.
Unesimple consultation des sites de ventes en ligne de ce type de voitures «d’occase», renseigne que cetteautorisation d’importation des véhicules de moins de trois ans, ne profitequ’aux riches.
Atitre d’exemple, la citadine Clio 4 immatriculée en 2017 ; c'est-à-dire demoins de trois ans, et qui est unevoiture très prisée en Algérie est proposée entre 10.900 et 12.900 Euros.
Autrementdit, elle va coûter, dans le meilleur de cas, environs deux millions dedinars (200 millions de centimes)rendue en Algérie, sans compter lesautres frais.
Questionà un dinar fortement dévalué : Qui pourra se payer une aussi petitevoiture à ce prix ? Il est évident qu’un simple fonctionnaire aura bien dumal à se l’offrir, surtout qu’il devra également s’acquitter des droits dedouanes.
Toutcompte fait, cette autorisation de l’importation des véhicules usagés que lesalgériens attendaient depuis des années, s’avère n’être qu’une imposturepolitique destinée à faire rêver le peuple d’en bas.
Dansles faits, la bonne affaire ce sont les gens aisé financièrement et les députésqui l’ont adoptées qui en profiteront.
Lamesure aurait pu être profitable à tous si elle a été portée à cinq années et non pas seulementtrois.
Maisnos honorables «élus du peuple» ont précisément oublié de défendre les intérêtsde ce même peuple qu’ils prétendent représenter.
Plusque jamais un véhicule de tourisme restera donc un luxe difficile d’atteintedans un pays où il devient, non pas uniquement nécessaire mais indispensable auregard de l’état de sous développement des transports publics.