Les problèmes de l’université algérienne constituent une liste aussi longue qu’un jour sans pain. Elle « caracole » au bas des classements internationaux par ses « performances » pédagogiques bêtes à pleurer, elle fabrique des docteurs d’Etat en veux-tu en voilà, mais qui n’ont jamais publié dans des revues spécialisées mondialement indexées, des étudiants au niveau très faible, qui ne savent pas faire une recherche élémentaire, encore moins lire un livre.
Leur bible : Google pour les besoins du copier-coller. Des notes de copies qui se négocient comme dans une vulgaire braderie. Et que dire alors de ces amphis bondés comme des wagons à bestiaux et des conditions de scolarité tout simplement kafkaïennes.
Tous ces problèmes, qui sont de vrais problèmes n’ont pas l’air de polariser l’intérêt des responsables. Ils préfèrent se focaliser sur des aspects anecdotiques pour créer des diversions. Comme par exemple cette note affichée à l’entrée des universités interdisant le port des mini jupes ou des pantalons serrés.
«L’administration de la Faculté de Droit informe l’ensemble des étudiantes qu’il est strictement interdit de porter des robes courtes ou des pantalons serrés », lit-on dans la note, selon laquelle ce genre de vêtements manque de « décence et est en contradiction avec nos traditions et coutumes ».
Selon cette note qui prend effet dès le 23 septembre, « toute étudiante ne respectant pas ces instructions sera exclue », prévient cette note. Les récalcitrantes sont donc averties !
Cette note nous renvoie aux sombres années de l’université, dans les années 80 et 90 où les étudiantes en jupes et en pantalons étaient impitoyablement vitriolées par les nouveaux prophètes de la « morale » et de la « décence ».
Les étudiantes et les étudiants ne sont pas des mineurs, ils sont censés faire leur choix vestimentaire en toute conscience et en toute liberté. Et cette note absurde et anachronique est une remise en cause de leur liberté. Il est de leur devoir de s’y opposer. Et laisser faire, au noms de nos pseudos valeurs et tradition n’est qu’un préalable à d’autres notes plus coercitives et plus liberticides que la police du vêtement se chargera d’appliquer avec zèle.