Lors de la campagne électorale, AzzedineMihoubi a lancé une idée qui est passée inaperçue, étant visiblement noyée dansle vrac de propositions-incantations faites par les candidats.
Dans un ses meetings, il a suggérél’idée de la création d’un grand parti politique qui réunirait toutes les sensibilitésdites du courant nationaliste. Simpleidée en l’air d’un candidat pour juste chatouiller la fibre de mouvance aujourd’huien quête de rédemption politique, où projet en gestation ?
Le FLN et le RND et leurs satellites,plombés par leur vassalisation durant les 20 ans de « Bouteflikisme », ontperdu aujourd’hui tout crédit au sein de l’opinion nationale et le scoremaigrichon d’Azzedine Mihoubi dont ils ont officiellement appuyé la candidatureconstitue bien une preuve pour ceux qui ont des doutes quant à la mort cérébralede ces deux formations.
La création éventuelle d’un grandparti nationaliste, sous une nouvelle appellation, est de nature à octroyer un sursispour ces partis qui doivent accepter néanmoins de disparaître dans leurconfiguration factuelle, une des revendications du Hirak.
Le FLN, en tant que patrimoinehistorique, sera restituée à la mémoire collective avec l’honorable place qu’ilaura dans le musée de l’Histoire de la nation et le RND, produit artificiel des laboratoiresdu DRS des années 90, sera versé, quant à lui, aux musée des horreurs de cettesombre période.
Ce parti du courant nationaliste,si jamais il advenait, serait en quelque sorte la réappropriation du projet deFeu Mohamed Boudiaf, qui comptait lancer son « Rassemblement patriotiquenational » pour mettre en synergie les potentialités patriotiques. Unprojet qui n’a jamais vu le jour pour les raisons que tout le monde sait, sansdoute dérangeait-il.
Le nouveau président de laRépublique, qui s’est d’ailleurs présenté comme «candidat indépendant » à la présidentiellea fait un tel choix pour justement ne pas avoir à pâtir des casseroles duBouteflikisme » que traînent le FLN et le RND et leur appendices comme l’UGTA,l’UNPA et toute la kyrielle des organisations dites de « La famillerévolutionnaire ».
Le président AbdelmadjidTebboune, qui a promis lors de sa première conférence de presse de réaliser « Lanouvelle Algérie », telle que revendiquée par le Hirak peut prendre appuisur ce nouveau parti pour porter son projet politique dans la société.
Un tel parti, si jamais il venaità voir le jour, car il faut compter avec les vieux caciques pour le torpiller,pourrait alors avoir un prolongement au niveau des autres courants politiques dansune sorte d’effet de miroir qui conduirait à des aggiornamentos chez lesdémocrates et les islamistes dans le cadre d’une reconfiguration en profondeurdu paysage politique qui sera fécondé par les apports vivifiants etrajeunissants du Hirak qui revendique justement une « Algérie nouvelle ».
Mais tout cela reste de la politique fictionmême si l’idée de Mihoubi mérite d’être creusée.