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Une Campagne sur fond d’incertitudes: convaincre les électeurs, c’est maintenant!

09-04-2017 08:39  Amel Benabi

 Ça yest, partez ! La campagne électorale pour les législatives du 4 maiprochain s’ouvre  ce matin sous le signede l’incertitude. Incertitudes sur la capacité des partis et de leurs candidatsà réveiller un peuple déconnecté à force d’être abandonné à son sort depuis desmois, voire des années. Qu’on se le dise : la mission de mobiliser lesélecteurs durant ces trois semaines de propagande électorale ne sera pas de toutrepos.

Et pourles parti de la périphérie du pouvoir et à ceux de l’opposition. Ironie de lapolitique, ces deux camps vont faire campagne avec le même mot d’ordre dela «participation massive», même si pour des objectifs différents.

Pourles partis du pouvoir, il est question de sauver un scrutin en le crédibilisantpar une participation citoyenne aussi importante que possible, tant ils sontsûrs de rafler la mise quoi qu’il arrive. Les partis d’opposition, eux, pensent que la mobilisation conséquente des citoyens est le seul garant de la régularité duscrutin et partant de la réduction des tentatives de fraude.

C’estquasiment le seul point de convergence entre ce beau monde qui va investir lesquatre coins du pays dès aujourd’hui pour  tenter de séduire la population. 

Présd’un millier de candidats issus d’une cinquantaine de partis et des listesd’indépendants vont sillonner le pays, animer des meetings, organiser descampagnes de proximité et tapisser les panneaux d’affichage pour vendre leursprogrammes ou plutôt leurs promesses.

 La participation comme enjeu

Et cen’est pas forcément gagné ! Pour cause, les algériens ont majoritairementtourné le dos à la politique en général et aux élections en particulier. Ilfaut noter que les autorités y ont été pour quelque chose à force de diaboliserles partis et d’interdire toute expression citoyenne.

Il vasans dire que la corruption politique via l’irruption de l’argent sale et cesscandaleuses opérations publiques de vente de sièges sur les listes à coup demilliards de centimes, constituent une très mauvaise publicité aux électionslégislatives. 

Defait, les candidats, surtout ceux qui sont cités dans ces scandales, auront dumal à convaincre des citoyens-électeurs, édifiés avec preuves à l’appui. Encoremoins s’ils adoptent le discours populiste habituel fait de promesses sanslendemains qui ne trompent plus personne. Les candidats auront donc fort àfaire pour convaincre. Ils devront faire preuve d’ingéniosité et d’habiletépour capter l’attention d’une population désillusionnée par les précédentesexpériences.

Ilserait facile d’haranguer les foules sur les inusables «menaces étrangères» quiguetteraient le pays, ou encore ressortir le disque rayé du «complot del’intérieur». Ce genre de discours ne tient plus. Entendu d’en bas, il estdécrypté comme une faillite logicielle des politiques qui ne saisissent pas lesrâles de ceux qui souffrent.

Lesbesoins de la majorité des algériens sont plus terre-à terre que ces exposésampoulés sur les «constantes nationales» et les «valeurs islamiques».

Un discours à revoir

L’algérienmoyen veut du logement, du travail, des structures de santé dignes de ce nom etun service public de qualité. Il veut aussi qu’il soit mis fin au népotisme, le«ben aâamisme», cette malade algérienne qui a métastasé dans les entrailles de l’Etat.Il va sans dire que le retour de certains visages de l’échec honnis par lescitoyens pour leur arrogance et leur fric douteux, complique un peu plusl’opération de charme qui va se déployer dès aujourd’hui.  En tout état de cause, l’affaire parait bienmal embarquée à moins d’une étincelle qui va donner du punch à une campagne àl’avant gout qui sent la morosité.

Lescandidats seraient mieux inspirés d’éviter les fausses promesses et de tenir undiscours simple et réaliste qui accroche mais surtout qui (re)donne del’espoir. On mesurera l’impact de cette campagne à la fin de la premièresemaine.     

Les  chiffres de la campagne

-4.734 espaces pour les meetings

-Le FLN, TAJ et le RND sont présents dans les 52circonscriptions dont quatre à l’étranger.

-Le MSP : 48 wilayas

-Le FNA : 33 wilayas (dont une à l’étranger),

-Le PT (parti des travailleurs) : 40 wilayas,

-Le FFS 33 wilayas (dont 3 à l’étranger),

-El-Islah 31 wilayas dont une à l’étranger,

-Le RCD 15 listes dont deux à l’étranger

-L’AllianceNahda-Adala-Bina : 46 wilayas.

Nombre d’électeurs : 23.251.503 électeurs, dont45,85% sont des femmes

-Bureaux de vote : 53000 dont 390 pour lacommunauté nationale établie  àl’étranger et 166 bureaux itinérants

- Nombre d’encadreurs : 500.000



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