Le candidat en lice pour le second tour des présidentielles en Tunisie, l'homme d'affaires Nabil Karoui, restera en prison suite au refus mercredi d'une nouvelle demande de sa libération
"Le juge a refusé de statuer, se déclarant incompétent", a indiqué Me Kamel Ben Messoud, qui a déposé mardi une demande de libération auprès du juge d'instruction chargé du dossier."Nous allons faire appel", a-t-il ajouté.
Pour rappel, Karoui est poursuivi depuis 2017 pour blanchiment d'argent et évasion fiscale et il est en détention depuis le 23 août dernier. La date de son arrestation, 10 jours avant le début de la campagne, avait suscité des interrogations sur une instrumentalisation de la justice par le politique.
Le juge d'instruction avait décidé en juillet le gel des biens de M. Karoui et de son frère Ghazi, ainsi que d'une interdiction de quitter le territoire.
M. Karoui, dont la candidature a été validée par l'ISIE, l'instance chargée d'organiser les élections, a fait campagne par l'intermédiaire de la chaîne de télévision qu'il a fondée, Nessma, et de son épouse Salwa Smaoui.
A l'issue du scrutin de dimanche, un universitaire sans parti, Kais Saied, est arrivé en tête du premier tour avec 18,4% des voix, devant M. Karoui qui a rassemblé 15,58% des suffrages selon les résultats officiels préliminaires publiés mardi.