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Soufiane Djilali : « C’est maintenant qu’il faut penser l’après-crise ! »

18-03-2020 17:36  N. S

Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, a signé mercredi uncommuniqué dans lequel il revient sur la crise du Coronavirus, en expliquant qu’elleva engendrer un bouleversement planétaire, avec le remise en cause de toutes lestotems et tous les tabous.

Et que pour lui, l’Algériepourrait transformer cette « épreuve », selon le mot du présidentTebboune mardi dans son discours en opportunité pour préparer déjà l’après-crise

« La crise sanitaire due àla pandémie que nous vivons aura des conséquences profondes sur lefonctionnement du monde. », commence t-il par écrire en notant que « La réalité est que l’apparition du coronavirus est arrivée alors que le systèmemondial montrait des signes alarmants sur ses faiblesses et que sa fiabilitéétait remise en cause ».

Il en veut pour preuve, à cepropos « La dislocation géopolitique » qui était déjà en marche,ajoutant que « le Brexit en étant le symptôme le plus apparent concernantl’Europe, qui est, aujourd’hui, dans une spirale de « désolidarité » et de «détricotage ».

« La mondialisation et lenéolibéralisme sont aujourd’hui au banc des accusés. Les contradictionsinternes à ces logiques sont devenues insupportables pour les peuples du mondeentier. Un retour au nationalisme, parfois au chauvinisme est devenu la panacéedes politiques dans les pays qui ont été les chantres de ces idéologies. »observe t-il.

Pour le patron de Jil Jadid,la pandémie actuelle met au grand jour « le repli sur l’Etat-Nation »qui devient fait, « les grands ensembles multiétatiques vont se défaire aumoins en partie et les nations retrouver une part de leur souveraineté perdue.Le corona a été l’élément déculpabilisant pour déclencher dans les faits leretour vers un statu quo ante. »

« Dans ces mouvements brutaux de reflux de la mondialisation,le risque d’un effondrement systémique du système financier, d’un désordreéconomique et commercial international et d’une crise énergétique profondedevient extrême. Des tensions politiques y compris des conflits armésdeviennent envisageables. », redoute l’homme politique.

Et l’Algérie dans tout ça ? « C’està l’intérieur de l’univers de ces contraintes que l’Algérie doit penser sonavenir. », répond t-il sans détour en pointant l’impératif d’accélérationdes  « réformes politiques pourassoir une légitimité de la direction du pays et rétablir une unité nationalemise à mal par l’ancien régime »

Mais pas que, car il s’agiraaussi selon lui « De consolider l’autorité de l’Etat et de mettre uneorganisation politique, administrative et sécuritaire au diapason de la demandepopulaire, soit l’Etat de droit et la démocratie et d’intégrer dans unestructure, au plus haut niveau du pouvoir d’Etat, les domaines de développementà long terme, transcendant les mandats électoraux à tous les niveaux. »

La finalité de ce processus,explicite Soufiane Djilali est  « demettre en place des politiques sur 20 à 30 ans touchant aux domaines en rapportavec la sécurité nationale, au sens large (sécurité alimentaire, sanitaire,territoriale, énergétique etc…). »

A la condition  que « Ces politiques devront êtreapprouvées par les dirigeants politiques en un consensus national et ne pasêtre remises en cause lors des alternances démocratiques. », prévient-il.

« Avec quels moyens ? »,interroge t-il avant de répondre en estimant que  « L’Algérie possède des moyensexceptionnels dans tous les secteurs. Elle manque cruellement, par contre,d’une vision à long terme et d’une volonté politique et d’un système delégitimation populaire de ses dirigeants. »

« Une fois les réformespolitiques mises en place, l’appareil d’Etat devra être mobilisé pouraccompagner et réguler prioritairement les secteurs productifs primaires(agriculture, agro-industrie, PME/PMI, services), créer un tissu sanitairefiable, réaménager l’occupation du territoire. », postulant que  « L’objectif de survie étant de diminuerle plus vite possible la dépendance aux importations des divers produits dontle pays a besoin. »

Optimiste, le chef de Jila Djadid,table sur un hypothétique rebond des cours du pétrole qui pourrait alors bénéficierà l’Algérie et en attendant « l’Algérie doit gérer au mieux la crisesanitaire actuelle et en sortir avec le moins de dégâts possibles. Tant sur leplan humain que sur le plan économique. Des mesures de sauvegarde doivent êtreprises par le gouvernement pour préserver tout outil productif. Les entreprisesnon commerciales, tous statuts confondus, doivent être soutenues et aidées. »

 Il reste que  ela confiance avec le peuple doit êtrerétablie et au plus vite. La lutte contre la corruption doit être maintenue,l’ouverture des médias et du champ politique renforcées dans le cadre d’unpacte politique avec l’ensemble de la société politique.’, conclu SoufianeDjilali pour qui « Il est l’heure de travailler pour une véritable unionnationale. »



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