Le nouveau premier secrétaire du FFS a fait dimanche sa première sortie officielle, sous le signe de la mémoire et du souvenir en se rendant à Ifri Ouzelaguen, où s’est tenu, le 20 aout 1956, l'historique congrès de la Soumamm qui a donné à la Révolution son assise idéologique et conceptuelle.
Mohamed Hadj Djilani a prononcé un discours dans lequel il a rappelé que la Déclaration de novembre 1954, qui a proclamé une « Etat Démocratique et sociale » et la plateforme de la Soumam qui a consacré le principe de « la primauté du politique sur le militaire » sont plus que jamais d’actualité, dans une Algérie qui se retrouve aujourd’hui au carrefour des incertitudes.
« Quand nous disons Primauté du Politique sur le militaire et Etat Démocratique et Social nous nous retrouvons confrontés à l’actualité la plus immédiate » soulige le premier secrétaire du FFS qui s’appuie sur le dernier développement de la scène politique pour appuyer son réquisitoire.
« Le renvoi d’un gouvernement au bout de 3 mois, par ceux-là mêmes qui l’ont nommé et lui ont donné sa feuille de route, pour se plier aux volontés de l’oligarchie. Ajoutons à cela le cafouillage accablant, l’indifférence et la provocation dans la gestion des affaires de l’Etat par le pouvoir en place », dit-il, à ce propos.
Poursuivant sa charge contre le pouvoir en place, le premier secrétaire du FFS note encore que « Ce cafouillage dans la gestion des affaires de l’Etat, les mascarades à répétition qui accompagnent chaque remaniement gouvernemental et les différentes décisions prises par le pouvoir démontrent l’incapacité caractérisée du régime de ramener de l’ordre dans sa propre maison. »
L’orateur pointe aussi, du fait de ce cafouillage, « un danger sur la pérennité et la souveraineté de l’Etat- nation » dont il impute la responsabilité à ce qu’il qualifie de « luttes claniques intestines et la course effrénée des forces prédatrices pour le partage de la rente et le bradage des richesses nationales »
Une telle situation interne, frappée du sceau du « délitement sans précédent des institutions » qui affecte les plus haute sphères de l’Etat, conjugué à une menace extérieure font craindre le pire pour la stabilité et la sécurité du pays selon le FFS, qui redoute même « des troubles majeurs que personne n’aura la capacité de maitriser, si le pouvoir continue dans sa gestion autoritaire et unilatérale du pays. »
Pour résumer, Mohamed Hadj Djillani estime que « la situation est grave » et que « L’heure est venue pour opérer, en urgence, un changement pacifique et démocratique dans le pays afin d’éviter ces scénarios catastrophes.
Le FFS qu ia ouvertement exprimé déjà son opposition à la suppression des transferts sociaux, comme une des réponses à la crise, rend hommage au peuple « qui a rejeté l’ordre colonial dans l’objectif de le remplacer par un Etat démocratique et social. Un peuple que les forces de l’argent veulent réduire à une population misérable, une population à qui l’on propose des cartes d’indigents ! C’est de cela qu’il s’agît aujourd’hui même ! » accuse Mohamed Hadj Djilani.
Pour lui « La suppression des transferts sociaux c’est la condamnation du peuple à l’indigence pour l’asservir. C’est cela l’actualité que le Pouvoir impose au pays et c’est toujours dans la Plate-forme de la Soummam que nous trouvons ce qui doit nous inspirer car c’est cela même qui a été combattu par ce Pouvoir usurpateur et illégitime »
Face à la feuille de route du pouvoir, le FFS propose ce qu’il n’a cessé de prôner depuis au moins deux ans, à savoir "Construire un consensus national et populaire qui garantisse à travers un Processus Constituant le passage à la deuxième république édifiée autour d’un Etat De Droit Démocratique et Social qui assure la Primauté du Politique sur le Militaire en refusant de faire des djounouds de l’ANP la base sociale du régime qui détruit le pays."