Amnesty International a rendu son rapport 2017 sur la situation desdroits de l’Homme en Algérie, en commençant par un résumé de la situation qui pointe les multiplesatteintes constatées.
« Cetteannée encore, les autorités ont emprisonné arbitrairement des manifestantspacifiques, des défenseurs des droits humains, des militants et desjournalistes. Les associations ont continué d’être confrontées à desrestrictions injustifiées, et la législation limitant le droit de former dessyndicats est restée en vigueur. Des membres de la minorité religieusemusulmane ahmadie ont été injustement poursuivis en justice. L’impunité pourles atteintes aux droits humains commises par le passé est restée la norme. Lesautorités ont procédé à des expulsions massives de migrants. Les tribunaux ontprononcé des condamnations à mort ; aucune exécution n’a eu lieu »,lit-on en exergue de ce rapport accabalant.
Sous l’intitulé « Contexte », AI souligne« les mesures d’austérité » annoncées par le gouvernent, dans lecadre de la loi de finance 2018 et ses conséquences qui se sont traduit par « desmanifestations et des grèves, en particulier dans le nord de la Kabylie et dansdes régions chaouies. Il est question aussi des élections législatives du moisavec cette observation qu’ « elles ont été marquées par une faibleparticipation et n’ont pas beaucoup modifié la représentation des partis auParlement. »
Sous le chapitre « Libertés d’expressionet de réunion », le rapport fait état de poursuites et d’arrestations de « militantspacifique « dont des personnes qui manifestaient contre le chômage ou ausujet des services publics. Des manifestants qui exprimaient leur solidaritéavec des militants détenus ont également été incarcérés, de même que desjournalistes et des blogueurs qui couvraient les manifestations sur les réseauxsociaux »
A ce propos, le rapport cite le cas du blogueurMerzoug Touati à Béjaïa, en Kabylie, après des manifestations contrel’austérité qui avaient eu lieu dans cette région ». Le cas aussi du journalistesSaïd Chitour, arrêté en juin par la police sur des soupçons d’espionnage et devente de documents classés secrets à des diplomates étrangers » Le rapportparle aussi de « procès inéquitable » en s’appuyant sur le cas desmilitants des droits de l’HOMME Kamaleddine Fekhar et ses 41 coaccusés
Sous le chapitre « Liberté dereligion et de conviction », AI parle de « Plus de 280 membres du mouvementreligieux minoritaire Ahmadi ont fait l’objet de poursuites en lien avec leursconvictions ou pratiques religieuses durant l’année. Le cas du chef de cette communauté ,Mohamed Fali, jugé pour « collectede dons sans autorisation », « dénigrement du dogme de l’islam »et « appartenance à une association non agréée » est également évoqué.Ilest également question d’ « impunité » dans le rapport quiaccuse les autorités de n’avoir pas diligenté d’enquêtes pour combattre « lesgraves atteintes aux droits humains et les possibles crimes contre l’humanité »
S’il ne s’agit pas de remettre en cause lesfaits qui ont servi d’appui à AI pour faire son rapport, force est néanmoins derelever, du moins dans sa version traduite en français, une certaine légèretéconsistant notamment à mettre bout à bout desfaits sans cohérence, ni profondeur.
Ce rapport se caractérise aussi par ungrand déficit de rigueur dans le choix des concepts, car parler de « crimmescontre l’Humanité », qui est quelque chose de très précis dans le droit international,pour qualifier quelque chose d'autrement définis dans les textes juridiques, obérefatalement sa portée et sa crédibilité.