Ceux qui craignaient que l’Amazighitépuisse être une menace à l’unité nationale devront désormais changer d’avis. Etce sont les spécialistes qui le disent en se basant sur une étude menée deuxannées durant dans les pays de l’Afrique du nord.
Intitulée : « lagouvernance de la diversité : la situation des communautés amazighes enAfrique du Nord», cette étude commandée par un institut canadien et pilotée parle sociologue Nacer Djabi aidés par prés d’une quinzaine des chercheurs del’Afrique du nord dont des marocains, des tunisiens, des libyens et deségyptiens a été présentée aujourd’hui à Alger.
Il ressort globalement de cetteenquête comparative assumée par le centre de recherches pour le développementinternational (CREAD), que l’Amazighité en tant que langue et identité, est un «facteurd’unité et d’homogénéité» pour les peuples du Maghreb, contrairement àcertaines idées reçues.
«C’est un élément fédérateurdes composantes des peuples de la région», estime Nacer Djabi qui précise quece travail de recherche ne s’est pas appuyé sur une hypothèse ethnique, maissur les ingrédients communs aux peuples de l'Afrique du Nord, à savoir lalangue, la culture, l’identité et l’histoire commune, ainsi que le sentimentd’appartenance à une même sphère géographique.
A ce titre il soulignera quemêmes les populations non berbérophones ont été incluses dès lors quel’Amazighité est une question «fondamentalement sociologique.
Tout au long de ses 400pages, les résultats de cette étude, fruit de 24 mois de recherches menées dansneuf régions des cinq pays concernés, sera mise à la disposition des chercheurset du grand public «dans quelques semaines en Arabe, en Français et, plus tard,en Anglais».
Lors de la présentation decette étude inédite, les chercheurs ont fait chacun un exposé sur le processushistorique et les péripéties de l’Amazighité de chaque pays concerné ainsi queles difficultés ayant entravé sa promotion. Nacer Djabi n’a pas manqué derelever les «progrès considérables» réalisés ces dernières années dans lapromotion de la langue et l’identité amazighs en Algérie. «Ces acquis peuvent constituer un rempart contre les velléitéd’instrumentalisation de cette question», a-t-il précisé.