Le parti de Talai El Hourriet a réuni samedi son BP qui s’est longuement attardé sur leprojet de révision de la Constitution en expliquant que juste après réceptiondu document une commission est mise sur pied pour en examiner les grandeslignes.
« Letiming de présentation de l’avant projet de révision constitutionnelle estinadéquat, dans un contexte de crise sanitaire nationale et planétaire grave induitpar le covid19, remisant tout projet quelle que soit son importance à une étapeultérieure. », commence par souligner le parti.
En effet, ajouteTalai El Hourriet « Les algériennes et les algériens confinés, sont particulièrementpréoccupés par l’avenir scolaire de leurs enfants, par l’effondrement des prixdu pétrole et ses conséquences, la fonte des réserves de change, l’effritement de la valeur dudinar et ses conséquences sur leur pouvoir d’achat pour s’intéresser à autrechose ».
Le contexte politique ne trouve pas tout à fait grâce aux yeuxde ce parti qui le juge « pas suffisamment apaisé », mettant à cepropos en exergue « Les restrictions à la liberté d’expression et au travail de la presse, ainsique les poursuites engagées dans le milieu des activistes des réseaux sociaux n’aident pas à convaincre de la nécessité de participer au débatconstitutionnel. Un tel exercice exige de l’apaisement, de la sérénité et de laconfiance ».
TalaiEl Hourriet met également en avant l’impératif d’adhésion des algériens à ceprojet comme condition sine qua non pour l’aboutissement de ce projet , expliquantque « Lecitoyen doit être convaincu que la constitution proposée est la constitution del’Etat Algérien nouveau, qui prend en charge les aspirations populaires à unEtat de droit et un régime démocratique et non celle d’un régime dans lequelprime l’individualisme.
Sur le planméthodologique, le parti aurait souhaité « un consensus minimum avant de faire intervenir les experts pourtraduire les engagements politiques en termes juridiques ».
Sur lefond, le bureau politique relève "une série d’incohérences incompatibles avec lesimpératifs de changements, de rupture et de bonne gouvernance ».
Il en cite quelques unes comme « La minorisation des aspirationsdu mouvement populaire du 22 février 2019 à des revendications sociales,occultant les demandes de changement radical du régime politique, de mise enœuvre de réformes structurelles pour l’émergence d’une économie créatrice derichesses et d’emplois et d’une redistribution plus juste du produit de larichesse nationale ».
Comme « l’omniprésence de l’Institutionprésidentielle dans l’édifice institutionnel, affirmée notamment par laproposition relative à la nomination d’un vice- président à vocationsuccessorale en dehors du suffrage universel, par la possibilité de nommer unchef du gouvernement en dehors de la majorité parlementaire , par unpouvoir de nomination couvrant toutes les sphères de l’Etat et même par la possibilité de légiférer parordonnance en cas d’urgence en cours de session parlementaire ! ».
Comme également « la minorisation du pouvoirjudiciaire par la suppression de la notion de pouvoir judiciaire « acquis »historique, au regard de la sociologie politique de l’Algérie. »
Sur le plan économique, le parti dirigé M.Saâdi estime que « la loi de finances complémentaire,proposée comme solution à l’effondrement des prix du pétrole traduit encore unefois une approche purement comptable des déséquilibres structurels qui pèsentsur l’économie nationale dont la situation est aggravée par leseffets induits par le Covid 19. Le recours à l’augmentation des impôts et la baisse desdépenses a déjà montré ses limites. »
A la lumière de toutes ces observations et « Soucieux de contenir toute évolutionnégative de la situation », Talaie el Hourriyet en appelle aux pouvoirs publics« aux finsd’organiser, dans les meilleurs délais, une conférence nationale qui regrouperales forces politiques et sociales ainsi que toutes les compétences économiquesdu pays et qui aura pour charge de proposer un plan d’urgence de sortie decrise économique ».