La commission de révision de la Constitutionest la cible d’un tir nourri venant de plusieurs partis , personnalités politiques et expertsen droit constitutionnel, jugeant que sacopie ne porte pas les marques desamendements susceptibles d’acter la césure avec l’ancien système.
Le président Tebboune, lors de sarencontre avec les médias, vendredi, tout en indiquant qu’il souhaitait unprojet « consensuel », a défendu becs et ongles le Pr Laraba, rappelantsa longue expertise en tant que consultant de plusieurs instancesinternationales et en tant que fils de Chahid.
La même plaidoirie du présidenten faveur de Walid Lagoun, porte-parolede la Commission de révision de laconstitution, rappelant à son propos que "c’est un fils de Chahid et sonpère est membre de l’Associations des Oulémas."
« Moi , j’ai pleine confiancedans la commission, ce sont des patriotes, ils restent attachés aux constantesnationales. J’ai été très clair dès le départ : pas de débat sur lescomposantes de l’identité nationale », a tranché le chef de l’Etat dans uneallusion au courant islamiste frustréque le débat évacue la très inflammable question de l’identité nationale.
Une autre proposition d’amendementa donné lieu à de long palabres dans la presse et sur les réseaux sociaux, àsavoir la création de poste de vice-président, jugé comme un élargissement despouvoirs du président, alors qu’ils sont déjà considérés comme "monarchiques" dans la constitution actuelle.
Le président Tebboune se défendde toute arrière-pensée politicienne derrière cetteproposition d’amendement qu’il justifie par la situation de vide politique et constitutionnellevécue par l’Algérie, dans le sillon de la démission forcée du présidentBouteflika.
Rappelant au passage, la prolongation du mandat deBensalah lors de la séquence intérimaire qui s’est prolongée au-delà des délaisconstitutionnels, le président Tebboune, explique qu’un poste de vice-président éviterait à l’avenir de tellessituations de vide, en cas d’absence ou de maladie ou encore de démission du président élu dont ilaura la charge de finir le mandat.
Le chef de l’Etat note que c’estune pratique assez courante dans les régimes politiques, le poste de viceprésident, en rappelant qu’au USA, il est élu dans le cadre d’un ticket avec leprésident de la République et ailleurs,il est désigné par le président élu.
S’agissant du système politique,le président Tebboune, explique qu’ilest favorable à « un partage des pouvoirs entre différentes institutions » et rappelle au passage qu’il n’a pas attendula révision de la constitution pour se délester de certains pouvoirs conférés à Premier ministre, Abdélaziz Djerrad.
« Les systèmepolitiques sont généralement le produitdes expériences politiques, vécues par chaque pays », fait valoir leprésident Tebboune en citant les cas de l’Espagne, le Portugal, l’Italie, l’Angleterreavec la plus vieille constitution du monde.
Favorable donc à un certainpartage des pouvoirs avec son Premier ministre, le président Tebboune évoque, dans ce cadre, lecas de figure d’un premier ministre qui n’est pas issu de la même majorité quele président de la République, autrement dit une cohabitation qui, insiste t-il« doit être techniquement définie dans la prochaine constitution pour évitertoute crise politique éventuelle ».
Invité à donner son évaluation dudébat sur la constitution, le président Tebboune rejette l’idée d’ « indifférence »des citoyens, notant , au contraire, « unemballement ces derniers jours » et rappelant le nombre de « 1500proposition d’amendements émanant des partis , organisations et personnalitéspolitiques »
Le débat devrait se poursuivrejusqu’ à la fin du mois, indique le président Tebboune qui note que la crise duCoronavirus(qui est un aléa imprévisible) a entraîné un chamboulement de l’agendapolitique initial.