Effervescence des grands jours, aux aurores de ce mercredi, au palais des Nations au club des Pins pour faire place nette à la réunion Gouvernement-walis, placée sous le thème chatoyant ‘’ Pour une Algérie nouvelle’’ et à laquelle prennent part 1100 participants, entre walis, wali-délégués, élus locaux et société civile.
C’est dire un peu si le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dont tout le monde attendait l’intervention, a voulu fixer, définitivement, les jalons vers la nouvelle Algérie de par des orientations qui ciblent les cadres de l’Etat devant être «au service du peuple et non l’inverse» a déclaré, d’emblée, un Président soucieux, encore, de ne pas tomber dans les slogans creux et le populisme.
Il insistera surtout sur la mère des priorités quant à rétablir absolument les ponts de la confiance avec le citoyen, indiquant que désormais le responsable, à quelque niveau que ce soit et plus particulièrement au niveau local devrait émerger sur la base de ses compétences et non pas sur celle de l’ «allégeance».
Mesurant le fossé immense qui sépare les gouvernés des gouvernants, il innove en priant l’assistance de suivre une vidéo-reportage sur la paupérisation et les conditions de vie quasiment primitives de couches sociales de l’arrière-pays, de Msila à Tamanrasset, de Skikda à Tissemsilt, Oran, Batna et Khenchela.
Electro choc ? Un malaise latent enveloppe la salle et les présents à la vue d’images d’enfants déguenillés, prenant à pied le chemin de l’école, sur des kilomètres ou encore des adultes au visage burinés se révolter d’habiter des taudis baignant dans les eaux usées, sans eau, ni assainissement, ni électricité, ni gaz, ni même de chaussées praticables.
«On a pensé à l’autoroute Est- Ouest» dira Tebboune, et dans une allusion claire à l’ancien régime, «mais on n’a pas eu la moindre attention à ceux qui vivent en pleine misère. C’est là une réalité amère» ajoutera- t-il, visiblement offusqué, après avoir repris la parole.
«Il n’est pas demandé de faire du monde rural des cités modernes, mais de le doter du strict minimum et c’est ce qui vous est demandé, désormais», estimant aberrant que de telles situations prévalaient encore au 21e siècle en Algérie, non sans lancer ses maitres mots, à destination des collectivités locales : «La proximité et le développement de la proximité».
A un plan plus large, le chef de l’Etat a axé sur la lutte contre la grande corruption sous toutes ses formes, en pointant, encore, cette forme insidieuse qui sévit au niveau des collectivités locales et qui touche directement le citoyen, telle le monnayage d’un simple document d’administration, le faux et usage de faux pour l’obtention d’indus avantages etc.
Il rappellera à cet effet, le projet en chantier d’une loi-cadre qui va renforcer davantage les dispositions préventives et répressives à ce niveau, ainsi, d'ailleurs qu'une autre qui tendra à criminaliser la fraude fiscale.
Il fera également annonce de la création, prochainement, d’une cour constitutionnelle «qui aura également toute son indépendance» a-t-il souligné, ayant pour mission d’arbitrer les litiges entre institutions.
Enfin, s’il a préféré s’abstenir d’évoquer le volet économique, Tebboune n’en a pas moins exhorté les responsables de tous les secteurs concernés à ne pas marcher sur le corps de la production nationale au profit de l’importation.