Leprocessus de révision de la constitution entre demain dans son ultime phase, avec une campagne électorale, qui se déroulera du 7 au 27 octobre, soit quatre joursavant le rendez-vous avec les urnes.
C’est l’Autoriténationale indépendante des ’élections (ANIE) qui est en première ligne dans cettecampagne électorale dont le président, Mohamed Charfi, a revendiqué et de façonautoritaire, l’exclusivité de lamise en scène.
Dans unrécente ordonnance, l’ANIE a posé lesbalises techniques et politiques quidevront structurer le déroulement de cette campagne, avec obligation faite au partis politiques, associations etpersonnalités désireuses de s’impliquer, de remettre aux représentants de cette instance leur programme ( formatdu meeting, identité des intervenants, contenu des interventions)
Les orientationspar trop dirigistes de Mohamed Charfi , qui entend exercer pleinement sonpouvoir, n’ont pas manqué d’irriter les dirigeants du FLN et du RND qui voientdans la main mise de l’ANIE sur lacampagne électorale une marque de défiance à leur égard.
Pourtant, les partis de l’ex coalition présidentielle et leurs satellites ont affiché une généreusedisponibilité à offrir leurs structures nationales et locales et leur logistiqueau service du projet de révision de la constitution et, plus généralement, ladémarche politique du président Tebboune,, espérant, en retour, une offre de rédemption qui les absoudrait de leurs turpitudes du temps de l'ancien régime.
Si les forcesacquises au référendum, par convictionou par opportunisme, sont admises à battre la campagne , en se conformant, aux injonctions péremptoires du président de l’ANIE, les adversaires du projetsont, quant à eux, réduits à l’invisibilitéet à l’aphasie. Pas par paresse intellectuelle, mais par ce qui semble être unecensure qui ne dit pas son nom.
Lesmédias publics, pour leur permettre de déclinerpubliquement leursarguments contre le projet, leur sont hermétiquementfermés, alors que le ministre de la Communication, Amar Belhimeur, avait promisun débat ouvert et contradictoire, lorsde l’adoption du projet de loi par le parlement.
L’exclusiondes partis d’opposition du débat est symptomatique d’une certaine frilosité, voire même d’un manque deconfiance des autorités dans leurs arguments, alors que des voix à contre sens, au niveau des médias publics etparapublics auraient donné un surcroîtde crédibilité et de lisibilité au projet.
Non seulementles adversaires du projet derévision constitutionnelle sont contrainsd’avaler leurs langues, mais certains partis sont même en butte, ces derniersjours, à des turbulences internes, à l’image du PT qui accuse en ce moment desdémissions massives dans ses rangs.
Du MSP aussi qui est profondément secoué par lanomination surprise de Hachemi Djaâboub, au poste du Ministre du Travail, à l’insude la direction du parti qui est réduiteà exprimer sa surprise, avant de prendre une mesure de suspension contre l’impétrant.
Ce quise passe aussi au RCD dont le premier responsable, Mohcin Bellabbas, seretrouve dans le collimateur de la justice, qui a demandé la levée de son immunitéparlementaire, l’interdiction (qui ne dit pas son nom) de la réunion de sonConseil national, relève du même constat.
Du coup,la question est de savoir si les ennuisinternes de ces partis sont purementfortuits ou, au contraire, des petites piqures d’antidote pour lesneutraliser.