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Référendum constitutionnel : clap de fin d'une campagne sans enthousiasme

29-10-2020 11:42  N. S

La campagne électorale en vuedu référendum constitutionnel du 1er novembre, qui a démarré  le 03 octobre,  aconnu son clap de fin  mercredi 28octobre à minuit, pour laisserplace au « silence électoral » durant trois jours avant  le rendez-vous avec  les urnes.

Vingt-cinq jours de meetings, de conférences et  de débats dans les médias publics durantlesquels les acteurs engagés dansla démarche ont défendu devant les citoyens le projet de nouvelle constitution qui fait partie des « 54 engagementsélectoraux »du président Tebboune, alors que l'opposition est quasiment interdite de parole.

Le Premier ministre, AbdelazizDjerad dans ce qui semblait être un point d’orgue de cette campagne avait animéun ultime meeting à Alger  pour expliquerque  « La nouvelle constitution, sielle venait à être soutenue par la majorité des algériens permettra de tournerdéfinitivement la page des anciennes pratiques   de gestions des affaires publiques avecl’émergence de nouvelles instituions et de nouvelles modalités d’exercice desresponsabilités fondées la démocratie, la compétence, la transparence » . 

« Dans l’Algérie nouvelleque le président Tebboune projette de promouvoir, à travers la nouvelleconstitution, la jeunesse et la société civile seront des fers de lance pourasseoir une démocratie participative », argumente encore le Premierministre. 

  «La nouvelle constitution traduit les revendications majeures portées par lesacteurs du Hirak béni » ajoute encore Abdelaziz Djerad qui se revendique, à l'instar du président Tebboune, comme les héritiers du mouvement populaire quiavait réclamé un changement radical, à travers son slogan fétiche« Dégagez-tous ». 

 Les partis de l’anciennecoalition présidentielle, à savoir le FLN, le RND, TAJ, le MPA et dont lesanciens responsables sont en prison pour corruption, ont participé à la campagneélectorale en défendant dans des meetings le projet du président Tebboune, enespérant se replacer sur la scène politique. 

« Nous sommes avec leprojet du président Tebboune dès lors qu’il a pour but de mettre en place unnouvel équilibre des pouvoirs entre le législatif et ‘exécutif , l’indépendancede la Justice, la liberté de la presse », justifiait mardi le nouveausecrétaire général du FLN, lors d’un rassemblement avec ses militants à lasalle des fêtes de Blida ) 

Le chef d’état-major del’Armée, le général Said Chengriha, lui aussi s’est intensivement impliqué dans la campagne, enchaînant les sorties dans les différentes régionsmilitaires pour apporter son appui au projet de révision du président Tebbouneavec lequel il affiche une parfaite cohésion, expliquant dans ses interventionsrelayées par la télévision nationale que « la nouvelle constitutionva renforcer la sécurité la stabilité et la souveraineté de l’Algérie » 

Dans le nouveauprojet de constitution sur lequel les algériens sont appelés à se prononcer, le1er novembre par « Oui » ou par « Non »,des changements sont proposés par rapport à la constitution de 2016,notamment la limitation du mandat présidentiel et du mandat parlementaire, àdeux seulement, l’attribution de certaines compétences du président de larépublique au Premier ministre, la   débureaucratisation de la création de partis politiqueset associations sur simple déclaration et la constitutionnalisation de laDéclaration du 1er Novembre. 

Les libertés de la presse, laliberté du culte (même si l’Islam reste la religion de l’Etat) font partie desamendements proposés, mais le plus important et qui a cristallisé le débatc’est le changement de doctrine de l’Armée qui sera désormais autorisée àintervenir sur des théâtres extérieurs pour des missions de paix, sousl’égide de l’ONU ou de l’UA.  

En dépit d’un grand nombre demeetings, orchestrés par l’ANIE, force est de relever que cette campagneélectorale n’a pas provoqué un électrochoc dans la société,plus préoccupée par la crise sanitaire et ses conséquences économiques et sociales.

Il est vrai que les citoyens n’ontpas le cœur à vibrer aux harangues destribuns, souvent sans talents et parfois versant même dans la provocation, à l’exemple du ministrede la Jeunesses et Sports, qui a en joint aux algériens qui ne sont pas d’accordavec le projet de révision constitutionnel de « quitter le pays ».    

 L’opposition,malgré l’engagement du président de l’Autorité nationale indépendante desélections, à lui donner l’opportunité d’exprimer son point de vue sur ce projetde révision de la constitution, n’a pas eu droit à la parole, ni dans lesmédias publics, ni dans les espaces dédiés aux meetings. 

Des  partis démocratiques (RCD, FFS, MDS, UDS PT),des partis islamistes comme le MSP et Adala, de Cheikh Djaballah, desuniversitaires, des figures du Hirak, comme le Pr Bouchachi, Karim Tabou ontappelé à l’abstention, estimant que « la révision de la constitution n’estpas la réponse idoine  à la crisesystémique que vit l’Algérie ». 

Abdellah Djaballah et AbderazakMakri reprochent aussi au projet  d’avoirété d’être rédigé par des experts proches du courant laïc qui auraient, selon eux, fait la part modiqueaux composantes de l’identité nationale, comme l’Islam et la languearabe ». 

 La question, après ces 25 joursde campagne, est de savoir qui des partisans ou des opposants  du projet ont convaincu les algériens. Laréponse  dans quatre jours.   



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