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Procès des frères Kouninef : d'anciens responsables d'entreprises impliqués se succèdent à la barre

24-12-2020 15:06  Amel Benabi

Plusieurs responsables d'entreprises impliqués dans l'affaire desfrères Kouninef, poursuivis notamment pour trafic d'influence, blanchimentd'argent et obtention d'indus avantages, ont été auditionnés dans le cadre duprocès en appel qui s'est poursuivi, jeudi, à la Cour d'Alger.

Le premier accusé dans l'affaire à passer à la barre, Kaddour BenTahar, gérant du groupe Kou-GC, une propriété des frères Kouninef, a niéen bloc toutes les accusations portées à son encontre, affirmant qu'ilétait certes le signataire du chéquier de l'entreprise, mais "pasl'ordonnateur quand il s'agit de sommes importantes", dans sa réponse à une questionrelative à un retrait, en 2014, du compte de l'entreprise qui a été destiné à l'investissement,effectué par Réda Kouninef pour financer la campagne électorale de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika.

L'ancien gérant de Kou-GC, en répondant aux questions du juge et duprocureur de la République, a dit ne pas avoir des informations de l'ensemble des entreprises filiales du groupe, car "desresponsables ont été désignés pour les gérer", a-t-il argué.

Il a affirmé qu'il "n'a jamais eu l'information du partagedes dividendes par les propriétaires du groupe", signalant, toutefois, quele bénéfice généré par le groupe a été "réinvesti" et destiné à"apurer les contentieux".

Aux questions des magistrats sur le montant du chiffre d'affaireset le bénéfice du groupe, l'accusé a répondu qu'il "ignoraittout" et n'avoir "jamais pensé à récolter les chiffres".

L'ancien directeur général du port d'Alger, Abdelaziz Guerrah, a,pour sa part, déclaré devant le juge, lors de la deuxième journée duprocès en appel, que la décision de laconcession au profit de l'entreprise Cogral, filiale du groupe Kou-GC, d'unterrain de 7000 m2, a été prise par le ministère des transports d'alors,niant, par la même, avoir rencontré les responsables du groupe Kou-GC.

Pour l'ancienne directrice générale de l'Agence nationaled'intermédiation et de régulation foncière (Aniref), accusée, elle aussi, dans lamême affaire, toutes "les procédures ont été respectées"concernant l'attribution des terrains industriels à Ain Oussara, wilaya deDjelfa, et à Ksar El Boukhari, dans la wilaya de Médéa, pour le groupeKou-GC.

L'accusée a affirmé que le cahier des charges concernant ces deuxprojets a été élaboré par le ministère de tutelle. "Nous étions desexécutants. C'est le ministère qui décide de tout", a-t-elle répondu à laquestion du juge.

Mercredi, à la première journée du procès en appel, Réda Kouninef,l'un des principaux accusés dans cette affaire, avait nié toutes lescharges retenues contre lui, affirmant que tous les marchés ont été obtenusdans un "cadre légal".

Pour rappel, les frères Kouninef ont été condamnés par le tribunalde première instance à des peines allant de 12 à 20 ans de prisonferme, avec saisie de leurs biens à l'intérieur et à l'extérieur du pays,ainsi qu'une amende de 8 millions de DA chacun. Quant à leur sœur, SouadKouninef, en fuite à l'étranger, elle a été condamnée à 20 ans de prison parcontumace, avec saisie des biens et une amende de 8 millions de dinars. Un mandat d'arrêt international a été émis à son encontre.

Ils sont tous accusés de trafic d'influence, blanchimentd'argent, obtention d'indus avantages, détournement de foncier et deconcession et non respect des engagements contractuels dans la réalisation desprojets publics. (Avec APS)



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