Lescours du pétrole connaissaient un léger redressement jeudi, au lendemain d'unejournée noire, sous l'effet des mesureséconomiques de relance et des signes d'apaisement sur la guerre des prix entreMoscou et Ryad. Cejeudi matin, le baril de WTI pour livraison en avril valait 22,76 dollars, enhausse de 11,73% par rapport à la clôture de mercredi.
Lebaril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai gagnait 5,79% à Londres,à 26,32 dollars. La veille, les deux indices de référence ont connu une despires journées deleur histoire, s'écrasant pour le WTI de 24,4%, à 20,37 dollars, et pour leBrent de 13%, à 24,88 dollars.
LeBrent et le WTI déclinent fortement depuis l'échec des négociations entrel'Arabie saoudite et la Russie lors du dernier sommet de l'Organisation despays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés au début du mois de mars. Ryadet Moscou, alliés depuis 2016 via l'accord Opep+, se livrent désormais uneguerre des prix fratricide.
Ilsont annoncé vouloir inonder un marché du brut dont l'offre était déjà excédentaireet qui subit de plein fouet une baisse de la demande sous l'effet des mesuresdrastiques pour enrayer la pandémie de nouveau coronavirus.
Lasituation "ne devrait pas durer trop longtemps", a estimé CarloAlberto, analyste "car pour laRussie et l'Arabie saoudite, cette guerre du pétrole est préjudiciable et doit être résolue".
Levice-président de Lukoïl Leonid Fedun a d'ailleurs déclaré jeudi à la chaînetélévision du quotidien russe RBK que les deux pays devaient reprendre lesnégociations pour stabiliser la situation sur le marché pétrolier.Selonlui, un baril à 25 dollars est pire qu'un "cauchemar" pour les sociétés pétrolières russes.
Parailleurs, un plan d'"urgence" colossal de 750 milliards d'euros dévoilépar la BCE mercredi pour tenter de contenir les répercussions sur l'économie dela pandémie de coronavirus a aidé au rebond des cours du pétrole en cours de séance asiatique.
Ce"programme de rachat d'urgence face à la pandémie" via des rachats dedette publique et privée pour 750 milliards d'euros devrait être appliqué d'icià la fin de l'année, a précisé la BCE. Il s'ajoute à une première enveloppe de120 milliards d'euros déjà débloquée face à l'épidémie. AuxEtats-Unis, les négociations se poursuivaient pour un plan de relance quipourrait atteindre 1.300 milliards de dollars.