Un événement capital a eu lieu ce matin à Tlemcen et de mémoire de Tlemcéniens, jamais un "individu" n'a osé commette un tel pied-de-nez  à la quiétude publique (et à la léthargie générale).

Aujourd'hui, un homme, un artiste, a exposé ses tableaux de peinture, en pleine rue, sur la grande place de la ville, au vu et au su de tous, sans craindre le conformisme ambiant, les moqueries coutumières, les brimades policières. Un scandale qui aurait mérité un procès en bonne et due forme!

Lorsqu'une toute petite exposition d'œuvres de peintures, sur une place publique d'une ville d'Algérie, devient un événement presque insolite, non pas d'un point de vue culturel mais sur un plan carrément social, et suscite un interêt, une curiosité disproportionnés avec la portée réelle de cette initiative (y compris à travers cet article de presse) c'est qu'il y'a "péril en la demeure", c'est que notre quotidien a été dangereusement sevré de beauté, d'art, d'originalité, dépouillé de la vie, tout simplement!

Chacun peut constater en arpentant les rues de nos villes, combien celles-ci sont devenues tristes, combien nos regards sont devenus hagards, à quel point le sourire a déserté nos visages, comment l'ennui s'est emparé de nos vies et le sentiment de la mort et de l'éphémère a presque détruit le rêve de nos enfants.

C'est pour toutes ces raisons (et pour d'autres) que trois ou quatre tableaux de peintures posés sur le goudron d'une place publique (pas uniquement à Tlemcen mais partout en terre algérienne) feront chaud au cœur des passants finalement (et des millions de touristes étrangers à venir) puisqu'ils leur feront rappeler que l'Algérie est belle  et VIVANTE... mais à condition que ses enfants en prennent soin.