L'eau est devenue une denrée rare à Annaba et ses environs depuis une quinzaine de jours. D'où les nombreuses et quotidiennes manifestations de rue, ponctuées par l'édification de barricades formées d'objets hétéroclites et de pneus enflammés qui donnent l'image d'une ville en état de siège.
Après la population qui se retrouve avec des robinets à sec, c'est au tour du complexe sidérurgique d’El Hadjar, de se mettre à l’arrêt ce mercredi 6 septembre, en raison de la pénurie d’eau qui affecte la wilaya. Le complexe qui consomme 1.500 m3 d’eau par heure ne recevait, depuis quelques jours, que 400 m3, en raison d’une pénurie qui ne cesse de s’aggraver.
Au début, des informations avaient circulé accréditant l'idée que ce sont deux conduites principales qui seraient en panne. Quelques jours après un silence assourdissant du nouveau wali, celui-ci vient d'annoncer qu'il s'agissait en fait du barrage de la Cheffia qui est à sec ou presque.
En effet, la baisse du volume d’eau emmagasiné par le barrage, qui constitue la source principale d’approvisionnement en eau des wilayas de Annaba et d'El-Tarf, à 21 millions m3 dont 18 millions m3 inexploitables en raison du problème d’envasement, est "la cause principale de cette crise d’eau", a indiqué le directeur de wilaya des ressources en eau.
Le même responsable a précisé qu' "Au cours de la dernière décennie, le barrage Echafia (160 millions de m3) n’avait jamais atteint son taux de remplissage complet", indiquant que les 200.000 de m3 d'eau quotidiennement mobilisés pour l’approvisionnement de la wilaya de Annaba en plus des quantités destinées à l’irrigation agricole dans la wilaya d’El Tarf dépassent le volume annuellement reçu par ce barrage".
Le volume de 4.600 m3/heure affecté avant l’été à l’alimentation en eau potable des principales communes de Annaba (Annaba, El Bouni, Sidi Amar et El Hadjar) a été réduit actuellement à 850 m3/heure, générant une crise d’eau dans la wilaya, a signalé la même source.
Ce dernier a annoncé le lancement des travaux de réhabilitation de cinq forages inexploités et le fonçage de 12 autres nouveaux devant être exploitables dans les deux prochains mois, en attendant les prochaines pluies qui se font désirer.
Les autorités de wilaya seraient bien avisés en ce moment, de procéder au curage et au dragage de tous les sédiments et matériaux situés sur le fond du plan d'eau qui se chiffrent à 18 millions de m3.
Il est à signaler enfin que le ministre des ressources en eau, adepte des phrases creuses, n'a pas daigné se déplacer à Annaba pour constater de lui même les effets induits par la pénurie de l'eau et prendre les mesures adéquates d'urgence afin d'éviter un embrasement de la région.