Voilà qui a le mérite de la clarté quantaux intentions du président Tebboune s’agissant de certaines dispositionscontenues dans le projet de nouvelle constitution.
En effet, selon le chargé de mission à laprésidence, Mohamed Laagab, qui intervenait aujourd’hui mercredi sur les ondesde la radio nationale, les éléments constitutifs de l’identité nationale telque formulés dans la mouture distribuée aux acteurs politiques, économique etsociaux, ne sont pas sujets à modifications.
Autrement dit, l’islam en tant quereligion de l’Etat et les deux langues nationales et officielles que sontl’Arabe et le Tamazight, sont des dispositions scellées et négociables et nepeuvent faire l’objet d’un quelconque amendement.
Il faut rappeler qu’une grosse polémiquea éclaté il y a quelques jours, à propos de la décision du président Tebbouneet reprise par le Comité des experts chargé de proposer un projet de nouvelleconstitution, de mettre Tamazight à l’abri d’une remise en cause au même titreque l’Arabe.
Certains milieux conservateurs qui n’ontjamais gobé l’officialisation de cette langue, sont montés sur leurs grandschevaux pour réclamer la suppression de ce nouveau statut.
Mais cette mise au point du chargé demission de la présidence met ainsi fin aux spéculations en décrétant le statutde Tamazight tranché et donc hors du débat sur la révision de la constitution.
Mohamed Laagab a en effet révélé que les propositionsqui seront présentées dans ce sens, c'est-à-dire qui remettraient en causecette décision, «ne seront pas prises en considération dans le processus dereformulation du projet d’amendement de la constitution».
Scellés et non négociables
De même que les dispositions relatives àla nature du régime politique ne subiront aucune modification d’après cefonctionnaire de la présidence.
Et de préciser que seules lespropositions qui concernent le «renforcement de la position de l’autoritélégislative et de l’opposition parlementaire, la séparation des pouvoirs etd’autres propositions qui n’affectent pas les éléments d’identité et le systèmede gouvernance semi-présidentielseront prises en compte».
S’agissant des réserves qui sont expriméessur l’article qui permet à l’Armée nationale populaire d’intervenir en dehorsdes frontières du pays, Laagab les a jugées «acceptables», mettant celasur le compte de «l’incompréhension».
Pour Mohamed Laagab cet article permettraà notre armée de «contribuer au maintien de la paix», précisant que même sansces amendements, le président peut envoyer des unités hors des frontières,comme cela s’est produit lors de la guerre israélo-arabe.
«L’Algérie ne peut pas rester un paysisolé au milieu de plusieurs variables qui nécessitent des réactionsdéfensives, où des mercenaires et des terroristes sont positionnés à nosfrontières menaçant la sécurité nationale, comme ce qui s’est passé àTiguentourine, et reste juste comme spectateur», appuie le chargé de mission à la présidence.
Et Laagab de rappeler que le Comitéjuridique travaille à l’étude des propositions recueillies «mais sous lecontrôle et sous la tutelle du président de la République».