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Ould Abbès à propos actions de protestations : Elles sont liées à la présidentielle de 2019 !

24-02-2018 18:48  Amel Benabi
  • Dépassés par les évènements et à court d’arguments pour faire revenir les syndicats de l’éducation et de la santé à de meilleurs sentiments, en grève depuis près d’un mois, pour Mme Benghabrit et plus de trois mois pour M.Hasbellaoui, les deux ministres semblent brandir le drapeau blanc qui se décline comme un SOS. Après la tentative maladroite de l’imam Ali Aya de proposer sa médiation à la ministre de l’éducation, c’est maintenant au tour du Secrétaire général du parti FLN d’offrir ses services pour désamorcer la bombe sociale qui tient le pays en haleine. « Nous sommes disposés à assurer la médiation entre les ministères de tutelle et les syndicats », a estimé Djamel Ould Abbès, aujourd’hui, lors d’une rencontre organique de son parti. Loin des positions fermes et irréconciliables des deux parties, le patron du parti majoritaire pense par contre que chacun doit lâcher du lest.  « Les deux parties doivent faire des concessions pour arriver à une solution », propose Ould Abbès. 

Cependant cette bienveillance à jouer les intermédiaires pour solutionner les conflits sociaux, n’a pas empêché le SG du PFLN de voler au secours de la centrale syndicale de Sidi Saïd qui fait l’objet d’un tir de barrage de le part des tous les syndicats autonomes. «Nous sommes contre ceux qui veulent porter atteinte à la stabilité de l’UGTA » tonne Ould Abbés, apportant ainsi de l’eau au moulin de Abdelmadjid Sidi Saïd qui a décoché des fléchettes en direction des syndicats autonomes lors de discours à l’occasion de la célébration du 24 février. 

Le Secrétaire général de l’ex parti unique a par ailleurs dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas à savoir que tous ces foyers de tensions ne sont pas fortuits. «La multiplication des actions de protestation est liée aux calculs en prévision des présidentielles de 2019 !» a-t- il reconnu. Sortis de la bouche du patron du parti majoritaire, ces propos prennent une signification politique toute particulière. Ils suggèrent en creux que des milieux politiques agissent dans l’ombre pour pousser les syndicats autonomes à ne pas céder pour maintenir la tension face à un gouvernement qui n’a plus les moyens de sa politique.

Secret de polichinelle 

Et à une année quasiment de l’élection présidentielle, toutes les manœuvres et tous les moyens sont permis aux différents acteurs, pour peser sur le choix qui sera fait. Entre les partisans d’un cinquième mandat au président Bouteflika, et ceux qui souhaitent un autre casting, la lutte est d’ors et déjà engagée. 

Les bras de fer entre les ministères de l’éducation et de la santé d’un côté et les collectifs des médecins résidents et les syndicats autonomes de l’éducation de l’autre, cristallisent d’après les observateurs, ces luttes politiques qu’alimente la présidentielle.

Le chef du parti FLN, Djamel Ould abbès, qui vient d’offrir ses services de médiation, espère sans doute contribuer à ramener la paix pour plancher tranquillement sur un agenda politique devant mener droit vers un 5ème mandat ou une autre formule qui fera consensus au sein du sérail.  Son intrusion sur le terrain syndical est par ailleurs un signe que les voies de recours sont quasiment épuisées dans la mesure où même les radiations des grévistes n’ont pas entamé la volonté des syndicats. 

Le fait est que le Président de la république n’a pas usé de formules comminatoires dans son message à l’occasion du 24 février. « J’encourage, dans ce sens, les travailleurs à veiller à ce que la défense légitime et vigilante de leurs droits aille de pair avec l’observation effective et régulière de leurs devoirs et obligations, dans cette phase si cruciale du développement national ».    



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