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MSP : Abderrazak Makri fait les yeux doux au président Tebboune

30-12-2019 18:00 

Son propos fortélogieux a sans doute étonné plus d’un observateur compte tenu de sesdéclarations précédentes et sa position négative sur le scrutin présidentiel du12 décembre.

Le chef du MSP,Abderrazak Makri, s’est fendu aujourd’hui lundi d’un discours aux accents depanégyrique qui tranche radicalement avec ses récentes prises de parolesrésolument «hirakistes».

Le ton est désormais à la retenue qui frisel’obséquiosité de la part d’un responsable qui se faisait passer il n'y a pas si longtemps pour le chantre  de la cohérence politique.

 «Le président est élu par une partie desalgériens et nous allons travailler avec lui comme nous avons travaillé avecles autres présidents, en tant que parti de l’opposition, et cela quelles quesoit les conditions d’organisation des élections », a-t-il lancé, tout sourire,aujourd’hui, devant ses ouailles et les médias.

Mais, est-ce vraimentune surprise de voir Makri et son MSP effectuer ce grand écart ? Pour ceuxqui suivent l’évolution de cette formation islamiste BCBG et qui a fait toutesses classes dans le confort du pouvoir, la sortie médiatique de Makri n’estqu’un juste retour des choses.

Ce parti des frèresmusulmans dont l’entrisme politique est inscrit dans son ADN, ne pouvait pas nepas revenir dans la maison d’allégeance.

Il y a cependant unélément décisif qui semble avoir accéléré son rétropédalage politique.

En l’occurrence, leclassement du candidat Bengrina à la 2ème position, juste derrière le présidentélu Abdelmadjid Tebboune, a dû donner des sueurs froides aux «chouyoukhs» duMSP. 

La menace du ''frère'' Bengrina

Voir un ancien «frère»gravir aussi rapidement les échelons et gagner du galon auprès du pouvoir, estde nature à fausser les calculs stratégiques d’un mouvement qui se prévautd’être le porte-étendard du courant islamiste.  

Avec ses 17% dessuffrages exprimés lors de l’élection présidentielle du 12 décembre, AbdelkaderBengrina a assommé le parti d’Abderrazak Makri.

De fait, la positiondu MSP sur l’échiquier politique s’en est trouvée forcément menacée.

D’où cette offre deservice solennelle de Makri en direction du président Tebboune lui signifiantsa volonté de revenir dans le jeu du pouvoir quitte à se contenter des seconds rôles. 

Il est en effet clairque Makri a lancé son appel du pied à Tebboune en étant conscient qu’il estdans une position de faiblesse face à la sérieuse menace de Bengrina et du partiEl Bina drapé de la «légitimité» des urnes.

Ceci d’autant plus quele président Tebboune n’a toujours pas appelé au dialogue encore moins invitéle MSP à sa table.

C’est plutôt cedernier qui s’invite en prenant par la même le risque de se mettre à dos leHirak qu’il a jusque là  utilisé commebouclier pour mieux négocier.

Il n’est pourtant passûr que le président Tebboune soit sensible à ces yeux doux qui lui  sont lancés et qui confinent à des appels dedétresse. Il ne le sera pas non pluspour les beaux yeux- au propre comme au figuré- d’Abderrazak Makri.      



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