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Migrants : 200 Marocains et Algériens ont péri en tentant d'atteindre les côtes d'Espagne en 2017

29-12-2017 09:23  Kaci Haider

Durant l'année 2017 au moins  200 harragas algériens et marocains ont péri en méditerranée dans leur tentative de rallier les côtes d'Espagne à bord d'embarcations de fortune, a révélé, hier, l'organisation non gouvernementale Commission Espagnole d'Aide au Réfugié (CEAR). Le nombre d'arrivées sur les côtes espagnoles parmi les Marocains et les  Algériens a triplé durant la même période, selon cette ONG.

Toujours selon CEAR, le nombre total de morts en Méditerranée a baissé de 4.967 en 2016 à 3.116 cette en 2017. Et Rien que celui de ceux qui ont péri en cherchant à gagner l'Espagne est monté à plus de 223, selon le dernier bilan de l'agence onusienne des migrations OMI.

De janvier au 20 décembre 2017, ils étaient pas moins de 21.468 personnes à atteindre les eaux ou les côtes espagnoles en risquant leur vie sur des embarcations de fortune après avoir payé des passeurs, soit trois fois plus que les 6.046 de l'an dernier.

"Nous subissons une pression migratoire dans toute la zone de la Méditerranée", a souligné jeudi le ministre espagnol de l'Intérieur, Juan Ignacio Zoido, à la radio.

Le flux diminue en revanche vers l'Italie et la Grèce. Même si l'Italie reste la principale porte d'entrée des migrants en Europe, avec quasiment 119.000 arrivées et 2.832 morts, mais ces chiffres ont baissé de plus d'un tiers par rapport à 2016, alors que les traversées à partir de la Libye chutaient.

Puis vient la Grèce avec 28.800 arrivées (six fois moins qu'en 2016) et 61 morts (sept fois moins), après la signature d'un accord entre l'Union européenne et la Turquie pour bloquer les arrivées de migrants.

La nouveauté en 2017 semble être une hausse du nombre d'Algériens et de Marocains prenant la mer.

"Cette année, il y a eu une augmentation significative des personnes originaires d'Algérie", a expliqué à Carlos Arce de l'Association pour les droits humains en Andalousie (APDHA).

M. Arce l'attribue au fait que "la situation économique en Algérie s'est détériorée au cours des trois dernières années", le pays ayant notamment enduré une baisse des prix du pétrole dont il tire 95% de ses revenus en devises.

Une augmentation des arrivées de Marocains depuis juin a également été signalée par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) dans un rapport le mois dernier.

"Les Marocains utilisent toutes sortes de méthodes pour gagner l'Espagne (par la mer) tels les jet skis, planches de surf, bateaux gonflables et embarcations en bois, transportant parfois plus de 60 personnes", a constaté le HCR.

M. Arce estime que dans le cas du Maroc, le mouvement de contestation ayant débuté fin 2016 dans la région septentrionale du Rif a pu avoir des conséquences: les forces policières semblent avoir été "plus concentrées sur la répression que sur le contrôle migratoire", juge-t-il, ce qui aurait facilité le départ d'embarcations.

Pour rappel, en novembre dernier, une forte polémique avait éclaté en Espagne quand près de 500 migrants, essentiellement algériens, ont été internés dans une prison - n'ayant encore jamais servi - de la localité andalouse d'Archidona.

Selon Alejandro Cortina, directeur de l'association Malaga Accueil, au cours des deux dernières semaines, des "centaines de personnes ont déjà été renvoyées en Algérie", dont "plusieurs mineurs".

Les autorités avaient fait valoir que les centres d'internement pour étrangers étaient saturés et que cette prison était équipée de "douches, chauffage, lits, salles de sport".



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