La protestation citoyenne dans la région duRif n’est pas prête de s’arrêter, au grand dam du Makhzen qui croyait pouvoirétouffer le mouvement après l’arrestation du lanceur de la flamme NasserZefzaf. En effet, en plus des marches et autres actions de rue organisés dansplusieurs villes du royaume dont Rabat et Casablanca, la colère des rifains sedéverse même sur les plages en ces journée caniculaires.
Les animateurs du «Hirak» ont, en effet, planté leurs tentes dans plusieursplage du RIF pour y crier haut et fort leurs slogans fétiches à savoir :la libération des détenus et la démilitarisation de la zone de la région.
Les forces de l’ordre marocaines ont tentédimanche de déloger les manifestants du mouvement Hirak, qui ont continué leurmouvement sur les plages d'Al Hoceima. Ainsi, à Sfiha et Souani, des forces de l’ordre «casquées»et «bardées de leurs boucliers» ont tenté, selon le correspondant de l’APS, dedéloger les manifestants-baigneurs, qui sur le sable et jusque dans l’eau, ontcontinué à scandé des appels à la libération des détenus, la démilitarisationde la région et la réalisation de leurs revendications socio-économiques.
C’est dire que le mouvement de protestation est loin d’être un chahut de gaminqui pouvait être maté par un dispositif de sécurité.Les rifains semblent décidés à ne pas baisserles bras malgré l’impressionnante mesures de sécurité prises par le makhzen. Jeudidernier, des dizaines de jeunes d'Al Hoceima ont organisé, d’après la mêmesource, une marche de soutien au mouvement contestataire du Rif sur la plage dite «Quemado», dont des vidéos font le buzz sur youtube et les réseauxsociaux.
Baigneurs rebelles
Ainsi, dans l’une de ces vidéos virales, on voit les forces de l’ordreformer une sorte de mur humain pour ceinturer les estivants- protestataires. Dansune autre, on aperçoit des bottes de soldats immergés faisant face à des jeunesen maillots de bain.
Les animateurs du Hirak ont lancé un appel lasemaine dernière aux sympathisants pour porter leur colère dans les plages.L’objectif étant de grossir la mobilisation et sensibiliser les bringueurs qui viennent des autresrégions voire des étrangers dans cette région où le tourisme balnéaire est leseul «produit» de subsistance.
Cela fait huit moins que ces manifestationsdurent dans la ville d’Al Hoceima et les localités avoisinantes, sans que lemakhzen ne consente à donner suite aux doléances sociales et économiques de lapopulation. Celle-ci réclame notamment la construction d’une université et d’unhôpital et un programme d’investissement pour permettre la création d’emploispour les jeunes chômeurs.
Mais au lieu de prendre en charge cesrevendications, les autorités marocaines ont plutôt eu recours à la répressionet aux arrestations. La tension dure depuis le 28 octobre quand un jeune marchand depoisson du Rif, Mouhcine Fikri, avaitété broyé dans une benne à ordures alorsqu’il tentait d’empêcher la destruction de sa marchandise saisie par la police. Depuis le Rifest en ébullition permanente.