Pour son tout premier Bureaupolitique après sa libération, il y a deux semaines, Louisa Hanoune a montréses dents contre le nouveau pouvoir et sa politique.
«Le peuple l’a clamé haut et fort, +nousne sommes pas sortis pour faire la fête, nous sommes là, pour en finir avec cesystème, parce que nous voulons exercer notre souveraineté pleine et entière.Nous voulons notre liberté, nous voulons notre émancipation. Et pour cela, vousdevez partir ! Partez tous !+ », tonne d’emblée la déclaration du Bureaupolitique du Parti rendue publique ce mercredi.
Louisa Hanoune et ses camarades ne sefont pas d’illusion sur le changement du système.
«Le peuple algérien n’est pas dupe. Le régimeest toujours là, avec ses institutions illégitimes, produit de la fraude, dunépotisme et de l’argent sale. Non, le régime qui s’est imposé par la force,contre la volonté du peuple mobilisé pacifiquement durant une année, ne peutpas être source de changement, il ne peut rompre avec les pratiques du passétout en les utilisant pour se maintenir», soutient le PT.
Il ne croit pas non plus à la fameuse«Nouvelle Algérie» promise par le président Tebboune.
«Nouvelle Algérie ? Nouvelle république ?Vers quel avenir va nous mener la nouvelle Algérie lorsque la principalerichesse nationale, les hydrocarbures, (...), est bradée au profit desmultinationales de pétrole, dont les cinq majors, de l’aveu du ministre del’énergie, ont collaboré directement à l’élaboration de la nouvelle loi», s’interroge la déclaration du Parti des Travailleurs.
Louisa Hanoune en veut d’autant plus que les«horizons sont déjà sombres pour des dizaines de milliers de travailleursd’entreprises privées qui sont au bord de la faillite faute d’intrants, demarchés publics ou privés».
Et d’ajouter : «Des milliers detravailleurs sont d’ores et déjà mis au chômage technique, à l’image del’entreprise publique de l’électroménager ENIEM, ou de l’électronique ENIE, d’autressont sans salaires depuis plusieurs mois comme dans l’entreprise TonicEmballage alors que des milliers d’autres sont licenciés par les entreprisesprivées qui ont fermé ou réduit leurs activités, en particulier les entreprisesdes oligarques emprisonnés».
Nouvelle Algérie,vraiment ?
Ce faisant, le PT estime que la «nouvellerépublique» basée sur la justice à laquelle le régime veut nous faire croiren’a jusqu’ici amorcé aucun changement».
De même que, lit-on, «la prétendue luttecontre la corruption sélective, réduite au jugement de quelques symboles durégime et de l’oligarchie qui ont exercé le pouvoir politique et économique surune période donnée, menée avec une tapageuse campagne ne vise qu’à disculper lesystème qui a produit la prédation corruption, toutes les dérives totalitaireset qui a enfanté les bandes mafieuses locales et nationales (Issabate)».
En conséquence, le Parti des travailleurspense que la rupture avec l’ancien système ne peut se faire «qu’avecl’exercice par le peuple de sa pleine souveraineté. C’est à lui et à lui seulque revient la tâche et le droit de définir la forme et le contenu desinstitutions à mettre en place pour satisfaire toutes ses aspirations dans ledomaine politique, économique, social, culturel... »
Pour ce faire, le PT appelle à la levéede «tousles obstacles devant le libre débat, le libre exercice des libertésd’expression, de réunion et d’organisation».
Ladémocratie exige, souligne la déclaration, «que soit ouvert le champs politiqueet médiatique devant toutes les Algériennes et tous les Algériens incluant lespartis politiques, syndicats, collectifs, personnalités…pour permettre d’ouvrirune issue positive à la révolution populaire portée par des millions depuisplus d’une année».