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Locales 2017 : Chéraga, l’espoir en les nouvelles têtes (Reportage)

19-11-2017 14:36  Abbès Zineb

Virée,dimanche, au dernier jour de la campagne électorale pour les Locales 2017, danscette commune stratégique d’Alger qu’est Chéraga.

Une communeriche de ressources et mais aussi de frasques de gestion qui ont de tout temps  défrayer lachronique, nous apprend-on. Une situation que le terrain contreditdifficilement, à première vue.

Cherchant lesiège de l’APC, dans une circulation d’enfer, nous nous arrêtâmes, pas loind’une véritable montagne à immondices. Le décor est déjà planté !

Arrivantdifficilement au siège de la Mairie, à hauteur du Centre commercial d’Al Qods,nous restons sur notre faim en l’absence d’interlocuteurs fiables, les lieuxétant affreusement désertés. Retour au centre- ville. Les langues se délientvite, chaque partie tirant sur une autre.

Difficile defaire la part des choses mais, à froid, nous avons pu faire des recoupementsétayés par des témoignages probants et la réalité palpable.  

Commune deplus de 100 000 âmes, parmi les cinq plus riches du pays avec un budgetqui dépasse les 300 milliards centimes et une préciosité immobilière bienétablie, Chéraga, une circonscription administrative de premier plan au niveaudu Grand Alger, demeure, pourtant, une ville clochardisée, sale et rebutante.

En cause unegestion locale menée par des élus pour lesquels l’intérêt public se conjugue àleur seul intérêt.

Il est ainsiédifiant de constater qu’après le grand dépeçage des ressources foncières parles fameuses DEC, s’ensuivit une caste de gestionnaires cooptés par certainesgrosse écuries politiques, qui ont très vite adopté le mode opportuniste quiallait prévaloir à ce jour.

Intervenantsur le tard, la justice mit sa machine en branle et le carrousel desinterpellations, pour des affaires de corruption, malversation et autreclientélisme, débuta au mandat 2007. Il culmine en 2012 et consignaincarcération effective et mises en examen d’un grand nombre d’élus, dont des maires,a-t-on pu apprendre.

Durant cettepériode, la brigade de la gendarmerie nationale de Bab- Jedid a failli élireses quartiers au siège de l’APC tant les affaires scabreuses et lesirrégularités étaient nombreuses. Ce qui a valu, dans un premier jet, l’emprisonnementdu chef de l’Exécutif communal et la condamnation par contumace, de sonprédécesseur et néanmoins fils, enfui à l’étranger, nous confie-t-on.

Au-delà desaffaires patentes, d’autres latentes et toutes autant gravissimes, à l’instard’un gros trafic sur les inscriptions électorales contre un emploi l’APC. «Leseffectifs des agents communaux ont atteint un chiffre inouï, dépassant toutentendement et ce au moment où paradoxalement, la ville n’a jamais été aussiplus sale»,  glisse un natif de la ville, l’air profondément outré.

Lesrévélations fusent.

En fait,l’astuce était simple : l’emploi, quasi fictif, offrait l’avantage à sonbénéficiaire de travailler ailleurs. Un marché de dupes, sur le dos ducontribuable et de son bien- être, où l’élu trouvait tout son compte le jourdes élections et durant tout le mandat où il est assuré de la protection d’unecohorte de ‘’baltagias’’, prompts à défendre leurs privilèges.

Cetteaffaire, non élucidée à ce jour, a failli mettre le feu aux poudres après quel’Administration centrale ait décidé, austérité oblige, à mettre fin à unepartie de la gabégie.

C’estpourtant une bonne cuvée de «ce mandat de la honte» aux dires de la rue,et durant lequel aucun projet digne de ce nom n’a été réalisé, qui se représentepour présider aux destinées d’une commune réduite à la caricature.

On enretrouve dans toutes les chapelles politiques, du FLN au RND, qui «ontcurieusement agrée le nomadisme qu’ils fustigent officiellement ou encore lareconduction d’élus impliqués dans les désastres passés, de surcroit au niveauintellectuel des plus indigents»,dénonce un militant sorti des rangs.

Une donnequi explique l’assaut à la Municipalité, sur la base de l’esprit réducteurlorgnant tout juste un strapontin, le poste de maire ‘’devenant risqué’’.

Une prise detempérature, au niveau local, a d’ailleurs révélé qu’hormis deux ou troiscandidats, tout le reste des quatorze listes en lice ne semble pas chaud àcette perspective. «Pour vivre heureux, vivons caché» ?

Ditautrement, «C’est le souci de l’influencequi est recherché pour desdesseins inavoués, pas celui de la gestion», lâche un vieux cadre de l’APC,aujourd’hui à la retraite.

A ce niveau,il est vrai, la cour est pleine : chaussées et trottoirs défoncés, pointsnoirs des ordures à tous les coins et recoins dans chaque quartier, notammentceux du centre- ville, écoles aux infrastructures sinistrées, AEP capricieuse,circulation paralysante en l’absence de parkings adéquats, urbanisme endécrépitude, assainissement obsolète, les sports et les activités de jeunesse àl’agonie.

Un cadre devie plus proche de la Cour des miracles que d’‘’Alger, Smart City’’ projetéepar Abdelkader Zoukh et dont Chéraga ne peut être, en l’état actuel, qu’une laideappendice !

«Elle ade fortes chances de rester dans le même canevas, au vu de la configurationactuelle des candidats à sa gestion», peste un universitaire quadra, tenantune boutique informatique depuis une dizaine d’année et «nullement branchépolitique», de son aveu même.

Selon lui, «Lacampagne électorale, qui s’achève aujourd’hui, n’a pas échappé au carcanfolklorique, les candidats manquant de punch, et pour cause».

De fil enaiguille, nous avons pu trouver, quand même, que quelques- uns, pourtant, sesont distingués en tentant de sortir des sentiers battus, grâce à un tonsincère et la pertinence des axes pointés dans leur programme, tendant, plusque tout, à réhabiliter le cadre de vie et l’environnement. A l’instar de ceuxremplissant une liste drivée par un ancien cadre de l’OPGI et responsablelocal, de l’association des enfants de chouhadas.

Fondamentalementindépendants, ils ont dû intégrer l’Alliance TAJ, pour répondre aux contraintesde l’échéance, nous révélera un de leurs- co listiers.

Leur liste,menée par «des figures emblématiques, aux compétences avérées, suscitel’espoir d’un renouveau réel pour une gestion saine de la commune de Chéraga», nousfont remarquer plusieurs personnes abordées pour un petit sondage informel.

 

 

    

 



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