Le courant conservateur, toujours le même qui se prend pour le tuteur moral exclusif de l'école algérienne et qui n’a jamais avalé de voir Mme Nouria Benghabrit à la tête du ministère de l’Education nationale, passe son tempsà lui chercher des poux sur la tête au lieu d’être partie prenante de la dynamiquede la réforme pour construire une école moderne et citoyenne.
A l’occasion de la rentrée2017/2018/, c’est l’Association des oulémas qui décide de monter sur ses grandschevaux pour, très visiblement, chercher à déstabiliser la ministre de l’éducation,comme si elle n’avait pas déjà assez de problèmes pédagogiques, administratifset socioprofessionnels à régler.
L’Association des Oulémas s’estfendue mercredi d’un communiqué, signé par son président Abderazak Guessoum, danslequel la ministre est accusée d’être derrière la suppression de la « Basmala »dans les nouveaux livres du primaire. On pensait jusque là que la "Basmala" ne débutait que les sourates coraniques et non les livres scolaires.
Les éditeurs ont "supprimé" la "Basmala"
Pourtant Mme Benghabrit,interpellée en marge de l’ouverture de la session parlementaire lundi, avait clairementexpliqué que la suppression de la « Basmala » n’est pas du tout deson fait mais de celui des éditeurs des ouvrages, précisant toutefois que leslivres d’éducation islamique et de Chariaâ s’ouvrent bien par « Bismi AllahErrahman Errahim »
Mais au lieu de prendre le faitpour ce qu’il est, c’est-à-dire quelque chose de mineur par rapport aux grandsenjeux qui se posent à l’école algérienne, l’Association des Oulémas est alléechercher très loin en parlant d’atteinte à l’identité nationale, à l’esprit de l’enfantet sa personnalité. Rien que ça !
Tout en s’insurgeant de ne pasêtre consultée avant l’impression des livres en question, l’Association desOulémas, dont l'idéologie est d'obédience wahhabite, pousse son délire jusqu’ à accuser la ministre de vouloir élever l’enfantalgérien selon les valeurs de « la laicité. »
Et l'association de se demander, si la ministre, à travers le choix du timing n’est pas « au service d’unagenda » (sic) élaboré par quelques officines obscures cherchant à saper lesfondements culturelles et identitaires de l’enfant algérien. C'est dire que l'association islamiste nage en plein délire.