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Liberté de la presse : RSF épingle l'Algérie

23-12-2016 11:13  Lila Ghali

 Dans son rapport 2016 portant sur la période de 2014 à 2016 publié, hier, l'organisation Reporters Sans Frontières (RSF) épingle l'Algérie sur des  questions liées à la liberté de la presse. Intitulé “Algérie : la main invisible du pouvoir sur les médias”, l'organisation non gouvernementale relève que les médias algériens évoluent dans une "asphyxie progressive" depuis "la réélection de M. Bouteflika à un quatrième mandat présidentiel".  Et le décès récent du "journaliste britanno-algérien Mohamed Tamalt est venu noircir le tableau puisque c’est la première fois qu’un détenu meurt pour des opinions publiées sur Facebook".

Pour RSF, "le combat pour une presse libre est plus que jamais d'actualité en Algérie face à la liste des sujets tabous (la santé du chef de l’Etat, les avoirs des dirigeants algériens, la corruption, etc.), l’emprisonnement de journalistes professionnels et non professionnels sur la base du code pénal, le contrôle maintenu sur le champ de l’audiovisuel, l’étranglement économique des titres indépendants et l’émergence de fonds occultes finançant les médias. Cette situation risque d'ailleurs de s'aggraver à l’approche des élections législatives algériennes qui se dérouleront en avril 2017".

Dans le même rapport, l'ONG précise que "la plus urgente est la libération immédiate et l’abandon des charges contre Hassan Bouras. Accusé sur la base du code pénal pour “outrage à corps constitués”, le journaliste indépendant a été condamné à un an de prison pour avoir publié une série d’entretiens avec des d’habitants de la wilaya d’El Bayadh (ouest d’Alger) qui affirment que de hauts responsables de l’appareil judiciaire et sécuritaire de la ville ont reçu des pots-de-vin et incarcéré des innocents sur la base d’accusations forgées de toutes pièces".

RSF a appelé dans son rapport, qu'elle affirme avoir réalisé à base d'une vingtaine d’entretiens sur le terrain entre Alger, Oran et Tunis de mai à octobre 2016, avec le soutien de l’Agence française de développement (AFD), a "ouvrir une enquête indépendante sur les circonstances de la mort de Mohamed Tamalt afin que les responsables soient punis dans les plus brefs délais", à "cesser de recourir au code pénal, à la détention arbitraire et à des procédures administratives abusives pour interdire et criminaliser la liberté d’information et le journalisme indépendant", "réviser le code pénal en supprimant la peines d’emprisonnement pour les délits de presse notamment ceux concernant l’injure, l’outrage ou la diffamation", "cesser toute forme de restriction au droit à l’information menant à la censure des médias, notamment lorsque sont abordés les sujets suivants : la santé du chef de l’Etat, les biens et avoirs des dirigeants algériens à l’étranger, la corruption et les mouvements sociaux", "mettre en œuvre les principes d’équité, de pluralisme de diversité, et de transparence dans les procédures d’octroi de licences et de fréquences de radiodiffusion afin de permettre le renforcement du droit du public à une information indépendante. Les refus de licences devraient notamment être motivés et faire l’objet d’une publicité", "veiller à une plus grande transparence sur la propriété des médias afin d’éviter la concentration des moyens d’information et les conflits d’intérêt", "soutenir les médias et organisations de la société civile défendant la liberté de la presse dans le pays afin que soient encouragés l’existence et le développement de médias libres et indépendants, y compris les médias associatifs".



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