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Les restes de nos valeureux résistants reposent enfin au carré des martyrs !

05-07-2020 18:14 

Larécupération et l’inhumation aujourd’hui 5 juillet, au carré des martyrset  avec les honneurs du peuple et de  la République, des crânes des 24 résistantsalgériens, est un joyeux épilogue d’un long processus engagé il y a une dizained’années. Les algériens débordés d’émotion doivent une fière chandelle à l’historienet anthropologue, Ali Farid Belkadi, qui, en 2011 découvrait, au hasard des sesrecherches, les crânes de ces glorieux martyrs algériens enfermés, à l’abri desregards, dans des boites au sous sol du Muséum de Paris.

«Les têtes des glorieux martyrs de la longue lutte delibération qui opposa les algériens à la France coloniale, qui sont toujours auMuséum de Paris, ne sont pas visitables par le public», écrivait-il sur sa page Facebook en2016.

Puisvint cette heureuse pétition sur Internet lancée par l’écrivain franco-algérienBrahim Senouci, et qui avait été relayée par certains journaux algériens pour prendreune résonance nationale.

Unepétition qui avait fait tache d’huile puisque un groupe d’intellectuelsfrançais et algériens signaient une tribune dans Le Monde, en juillet 2016 danslaquelle ils soutenaient «les appels de citoyens algériens à rapatrier cesdépouilles dans leur pays, pour leur donner une sépulture digne».

C’està partir de là que des démarches officielles avaient été entreprises par legouvernement algérien auprès de son homologue français pour obtenir larécupération des ces cranes de résistants.

Désormaiscette revendication fait partie des points principaux discutés dans le cadrebilatéral au sein d’une commission chargée d’examiner tous les litigesmémoriaux.

Uneannée après et à la veille de sa visite en Algérie en tant que nouveauprésident français, Emmanuel Macron annonçait depuis Paris, le 6 décembre 2017,qu’il était prêt à remettre les cranes des 24 résistants algériens.

«Je souhaite qu’on ravive la relation avec le travailmémoriel entre nos deux pays, que la restitution des crânes soit décidée, je ladéciderai, je suis prêt», avait–il déclaré avant son arrivée à Alger.

L’opérationétait donc actée et il ne restait qu’à lui donner une assise juridique et unhabillage solennel.

Leministre algérien des Moudjahidines, Tayeb Zitouni, qui menait les négociationscôté algérien depuis 2016, reconnaissait d’ailleurs mercredi dernier qu’il afallu surmonter des «obstacles juridiques et bureaucratiques ».

Il faut croire que ces obstacles ont fini par être levés etl’opportunité des deux raisons d’Etats semble s’être présentée à la veille dece 5 juillet 2020, pour permettre aux glorieuses têtes de Boubaghla et sescompagnons de retrouver enfin la terre arrosée de leur sang.

L’Elysée n’a d’ailleurs pas manqué de saluer un «geste (…) quifait partie d’un processus d’amitié et de guérison de toutes les blessures àtravers notre Histoire». 

Cependant la restitution de ces 24 crânes n’est que le début d’uneopération qui doit toucher prés d’un demi millier de têtes de résistantsalgériens décapités par la horde coloniale et présentés comme d’horribles«trophées» de guerre au musée dit de «l’homme» à Paris.

Il y adonc beaucoup d’autres horreurs françaises à récupérer de l’ancienne puissancecoloniale. Il faut juste espérer qu’il n'y aura pas de contrepartie.



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