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Les médecins spécialistes sont-ils les bienvenus dans les Hauts-Plateaux et au Sud algériens ?

17-01-2018 16:34  Amine Bouali

Un cas porté à notre connaissance, lié au secteur de la médecine et ayant un lien avec les dernières déclarations du ministre de la Santé, M. Mokhtar Hasbellaoui, qui encouragent les médecins spécialistes à exercer dans les régions à faible couverture médicale spécialisée comme les Hauts-plateaux et le Sud algériens, illustre à nouveau la contradiction qui existe entre des décisions des hautes instances de l'Etat et leur application sur le terrain.

L'exemple du cas du docteur Tabet-Aoul Abdelkrim, médecin spécialiste en anesthésie-réanimation à l'Établissement public hospitalier (EPH) de Bordj Bou Naâma dans la wilaya de Tissimsilet, est éloquent à plus d'un titre. Après avoir effectué son service civil dans cette structure hospitalière de 2007 à 2009 comme le stipule la loi, le docteur Tabet-Aoul  a décidé d'y poursuivre sa carrière. Le 16 juillet 2017, après 8 ans d'ancienneté, cet anesthésiste-réanimateur a postulé au poste de chef d'unité. Sa demande fut examinée et approuvée par le Conseil médical (PV du 31/10/2017) mais le directeur de l'EPH de Bordj Bou Naâma a rejeté cet accord stipulant que l'établissement hospitalier pouvait se dispenser de la présence de médecins spécialistes et continuer à fonctionner normalement sans eux.

Mais est-ce vraiment ce qui ressort de la pratique de la médecine dans ces zones défavorisées des Hauts-plateaux et du Sud algériens? Les médecins résidents lors de leur récente grève avaient porté plusieurs revendications en rapport direct avec le cas particulier traité ici : à savoir soit l'annulation du caractère obligatoire du service civil (qui se fait exclusivement dans ces régions pour les médecins spécialistes) soit l'amélioration des conditions d'exercice de leur métier dans les Hauts-Plateaux et au Sud, ainsi que l'offre de mesures incitatives (comme un salaire conséquent et la disposition de logement) pour inciter les médecins spécialistes à travailler dans ces zones à faible couverture médicale spécialisée.

Apparemment, l'attitude du directeur de l'EPH de Bordj Bou Naâma n'a pas été appréciée par la tutelle puisqu'on vient d'apprendre qu'il a été muté, ce mercredi 17 janvier, sur décision de la Direction de la Santé de la wilaya de Tissimsilet.



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