Qui l’eut cru ! Des dizaines de Haragas algériens maisaussi marocains et tunisiens redoublent d’ingéniosité et sacrifient leurs maigreséconomies non pas pour rallier les côtes européennes, mais pour, tout simplement, revenir chez eux…
C’est l’ironie du sort de ces jeunes sans papiers que lapandémie du coronavirus, qui fait des ravages en Espagne, pousse à tenter levoyage inverse pour rentrer en Algérie où il fait mieux vivre.
Cela peut paraître difficile à croire quand on sait que desmilliers de jeunes algériens rêvent de rejoindre la péninsule Ibérique même aupéril de leur vie.
C’est pourtant une réalité que rapporte le journal espagnole El Pais, précisant que ces derniers en situation irrégulière enEspagne, ont dû même payer 5000 euros pour embarquer dans des pirogues defortune pour rentrer en Algérie pour fuir la mort qui rôde partout.
On y apprend ainsi que ces jeunes Haragas, partis tenter leurschances, subissent frontalement l’arrêtde l’activité économique induite par l’instaurationdu confinement total.
S’étant retrouvés dans l’impossibilité de travailler pour gagnerleurs croûtes et même de se déplacer en raison de la restriction desdéplacements dans ce pays, le plus touché par le coronavirus dans le monde aprèsles Etats-Unis, nos desperados, n’ont guère de choix que de rentrer en Algérie, sipossible.
El PAIS révèle ainsi dans son édition du 23 avril que troisembarcations transportant 12 migrants faisant le chemin inverse (Espagne versl’Algérie), ont été interceptées au large des côtes oranaises.
Par mesures préventives, ces algériens ont été placés enquarantaine pendant 14 jours dans le cas où ces derniers auraient été contaminéspar le Coronavirus.
D’autres algériens sont également rentrés clandestinement depuisl’Italie, note le même média, citant des sources policières.
Par unincroyable retournement de situation, «El Harga» vers les pays du sud del’Europe, qui était un eldorado pour les jeunes algériens, est vite devenue unenfer qu’il fallait absolument fuir au risque d’y laisser sa peau.
Quiaurait pensé qu’un jour un Harag pouvaitpayer 5000 euros pour rentrer à bord d’une barque incertaine en Algérie qu’il avait quittée pour un aller simple ? Ainsi veut COVID19 !