Constat tout autant édifiant qu’effarent de la réalité de lasituation dans laquelle baigne, au plan administratif surtout, le footballnational : sur les 32 clubs qui constituent l’élite professionnelle, 23sont endettés ; selon les résultats d’un check up fait la Chambrenationale de résolution des litiges (CNRL) de la FAF et présenté au Bureaufédéral le 9 juillet écoulé.
Arrêté au 15 juin passé, le rapport dela CNRL a débusqué 07 clubs de Ligue 1, soit 44 % et la totalité des seizeclubs de Ligue 2.
D’orès et déjà trois clubs trainant desdettes depuis la saison 2018-2019 ,d’un montant total de plus de 117 MDA , sontinterdits de recrutement, prévoit la Commission des litiges. Un montant auquel vient se grever celui des dettes liéesaux quatre autres, pour un cumul total de 223 MDA pendant que huit clubs se trouvent astreints à s’acquitter de 5,3 MDA de frais deprocédures.
Le deuxième palier n’en mène paslarge, non plus ; voire apparait pire.
Ainsi, sur les seize formations de L2,onze sont interdits de recrutement avecun montant de dettes de l’ordre de 340 MDA s’étalant sur une et/ou deux saisonset qui atteint globalement le chiffre astronomiquede plus de 541 MDA, avec , notamment, 72 MDA qui concernent d’anciennes dettesde deux ex-clubs professionnels.
La situation affecte jusqu’à ladivision- Amateurs puisque pas moins de dix ex. pensionnaires de L2 professionnelle setrouvent englués dans des dettes qui avoisinentles 239 MDA et dont 43 MDA sont inscrits à l’indicatif de deux clubs sur lasaison 2018/2019 et un club sur deux saisons 2018/2019 et 2019/2020, note lerapport de la CNRL.
Enfin, la Commission consigne près de 48 MDA représentant les dettes desentraîneurs et dont 42 MDA, soit 87,5%concernent les techniciens affectés à la L2.
Ce tableau exhaustif appelle de légitimesquestionnements autour de la prise en charge de ce volet sombre de la gestiondu football, telle qu’ayant prévalu jusque-là. Surtout, une question lancinante : quefera la FAF pour assainir une telle situation ? Ceci d’autant qu’il ne s’agitpas d’une question liée audéveloppement du football, qui pourraitbénéficier de quelques appoints en toute légalité et, surtout, à l’aune d’unesituation pandémique critique et dont les répercussions ont déjà largementimpacté une discipline allant à vau-l’eau.
Au moment où la FAF n’est même pas encore assurée de la reprise ou de l’annulationdu championnat national de football, Khirdine Zetchi et ses pairs gagneraient àprendre le taureau par les cornes à l’égard d’une tâche noire, devenuerécurrente, dans la gestion des clubs parune caste de dirigeants dont le seul apport palpable se résume en l’endettement,en fin de compte.
Eponger tout en réformant ?Sévir avec le risque de pérenniser l’incurie ?
C’est là l’équation à résoudre pour le président de la FAF qui pourrait mettreà profit la mise en veilleuse forcée descompétitions pour cause de coronavirus et le désintérêt manifeste du public pourengager des réformes tendant à assainir, une bonne fois pour toute, unesituation de pourrissement d’un football qui n’a de professionnel que sa dénomination.
Dans cette optique, Khirdine Zetchi,qui s’est engagé résolument à ne pas aller vers un deuxième mandat, peut avoirles coudées franches pour entreprendre des démarches salutaires et marquer, ainsi, d’une pierre blanche sonmandat à la tête du football national.