Le collectif de la défense du militantpolitique Karim Tabbou ne décolère pas après que le tribunal d’Alger aprogrammé son procès en appel et l’a condamné à une annéede prison ferme, pendant qu’il se trouvait à l’infirmerie suite à un malaise selon ses avocats.
Ces derniers, visiblement choqués, ont dit devant les médias présents tout le «bien» qu’ils pensent de la justice algérienne et par extension du pouvoir politique. Voici quelque réactions à chaud du collectif de la défense :
Me Abdelghani Badi :
«C’est quoi cette justice qui juge unhomme quasiment par contumace qui plus est dans un état de santécatastrophique, incapable de parler et presque paralysé ? Il est clair queleurs intentions sont mauvaises. Aujourd’hui la justice algérienne est apparueau grand jour pour ce qu’elle est réellement, à savoir qu’elle est incapable derendre justice. Cela nous rappelle le jugement du chahid feu Mohamed Chaabani,sans sa présence ni ses avocats, encore moins le soutien des citoyens. C’estpourquoi je dis aujourd’hui, que le procès de Karim Tabbou restera une hontepour la justice algérienne du fait qu’il soit injuste et en porte à faux avecles mécanismes constitutionnels et les traités internationaux. Je vous le distout de suite, nous n’allons pas nous taire sur ceux qui ont commis ce jugement !»
Me Zoubida Assoul :
Ce jugement est un immensescandale ! C’est la première qu’on assiste à un jugement aussi expéditifqui foule aux pieds les conditions élémentaires d’un procès qui garantit lesdroits de l’accusé à savoir sa présence et celle de ses avocats. Nous avonsassisté aujourd’hui à une dérive grave de la justice dont la responsabilitéincombe au pouvoir judicaire et au pouvoir politique au moment où l’Algérie vit une épidémie.
Le citoyen Karim Tabbou a été privé deson droit à la défense et n’a même pas assisté à son procès ! En 38 ansd’exercice, je n’ai jamais eu affaire à un scandale pareil.
Il est quand même assez bizarre quel’affaire de Karim Tabbou soit programmée aujourd’hui même alors que leministre de la justice a annonçait le report de tous les procès.
Ces pratiques constituent des provocatrices.Il est moralement, logiquement et humainement inacceptable de juger un accusé sanssa présence et celle de ses avocats» .
Me Mustapha Bouchachi :
«Ce qu’a commis aujourd’hui le tribunald’Alger est une dérive grave pour ce pays. C’est un précédent inédit depuis1962 ! C’est pourquoi la défense neva pas se taire et nous allons dans les prochains jours expliquer toutes lesarrière-pensées»
Me Ali Fellah Benali :
«Le juge a prononcé le verdict sans quele procès ait lieu. Il s’agit bel et bien d’une exécution pas d’unprocès ! ».