Dans deux jours, le mouvementpopulaire ‘’Hirak’’ soufflera sa première bougie, qui a éclairé, avec forceéclat, une mobilisation soutenue, une année durant, qui aura fait école àtravers le monde entier. Un parangon, sur les chemins âpres del’affranchissement du joug des mythes surfaits et la quête des grandeslibertés !
Une halte aux aurores d’un nouveaujour qui lève, prégnant d’autres promesses fertiles sur les champs de ladémocratie rêvée, chantée à tue-tête et palpée chaque vendredi de grâce,interpelle quant à jauger des acquisd’une révolution en marche, entreprise, au pied levé, deux fois la semaine.
Premier haut fait d’armes, lecinquième mandat d’un Président réduit à l’inaptitude totale en raison des samaladie handicapante, est proscrit irréversiblement. La seconde tentative d’unpouvoir aux abois, traduite par sa projection d’une présidentielle à l’été 2019connaitra le même sort.
Dans l’intermède, le Hirak s’étaledans toute sa splendeur en transcendant ses peurs, les clichés régionalisteset, surtout, en tordant le cou aux préjugés tenaces l’affublant de société deviolence. Les rues de la Capitale et de toutes les villes du pays ont, ainsi,consigné des raz de marées humaines à chaque sortie hebdomadaire demanifestants, la fleur au fusil et le sourire en bandoulière.
Une posture ‘’de guerre inédite’’ quiaura désarmé…l’Armée, garante de l’ordre public, tentée par le diable aux prémicesde la révolution de la rue avant de succomber à un angélisme, dont ne sait s’ila été foncièrement spontané ou édicté par quelques calculs stratégiques.
Il reste, pour l’essentiel, qu’aucune goutte de sang algérien n’ait été déploré, au grand dam, faut-il le dire,des adeptes du chaos et de l’anarchisme, embusqués intra et extra muros.
Mais pas que. Le rouleau compresseur populaireallait entrainer des dégâts collatéraux qui ont complètement désagrégé lesfondements et piliers de l’ancien régime. Sous le slogan, gravé désormais surle fronton d’une Histoire qui restait à écrire, de ‘’Klitou lblad ya serrakine’’,la plus grande opération contre la corruption, jamais vécue à travers le monde,a vu les pontes du système défiler, en grand nombre, devant les juridictions civileset militaires pour écoper de lourdes peines d’emprisonnement.
Implacable, le Hirak maintenait, etmaintient toujours, les mâchoires grandes ouvertes de tenailles inoxydables, toujoursprêtes à couper les attaches d’une incurie qui aura fait de gros dégâts en deuxdécennies.
Crucialement, ses ailes les plusradicales, restent sur leur position extrême, en dépit de l’élection d’un nouveauPrésident à la tête du pays, revendiquant toujours «une transitiondémocratique» et «un Etat-civil et non militaire».
Une pomme de discorde entre les nouvellesautorités et le mouvement populaire et dont un incontournable compromis, pourtant,peine à voir le jour.
Dans la bouche du Président Tebboune,le Hirak a valeur de bénédiction quand ce dernier doute sur la bonne foi d’unpouvoir qui a emprisonné et continue d’interpeller les manifestants des vendrediset samedis, y trouvant plus la duplicité que l’apaisement réel.
En tout état de cause et nonobstantles humeurs et les dérives de tout bord, le Hirak algérien a tressé ses lettresd’or, de par sa maturité politique et son pacifisme altier, que le monde entiera magnifié.
Le reste n’est plus qu’une questionde perception du verre à moitié plein ou moitié vide !