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Législatives 2017 : Ferroukhi, l’atout-maître du FLN à Alger ?

12-04-2017 15:55  Nourredine B

Le fait est notoire : s’il s’impose avec force à travers le territoire national, et notamment à l’intérieur du pays, la puissante machine à gagner les élections qu’est le FLN, peine à conquérir, dans l’absolu, la Capitale.

A l’occasion de ces législatives 2017, il semble être, à priori, encore plus desservi par une concurrence des plus rudes au regard des « grosses pointures » que proposent comme têtes de listes les partis les plus en vue sur la scène nationale.

Et pour cause, Seddik Chihab du RND, Louisa Hanoune du PT, Abdelmadjid Menasra pour la première Alliance islamiste, Hacène Arribi pour la seconde passent pour être d’indéboulonnables députés, bien rompus à l’exercice.

De ce fait, la tête de liste du parti historique, Sid Ahmed Ferroukhi, passe pour un parfait novice. Mais il apparaît évident que le choix de Ould Abbas s’est porté sur l’ancien ministre de l’agriculture pour cette raison précisément et, accessoirement, sur beaucoup d’autres considérations liées à l’envergure du personnage, ses compétences, son vécu et une aura que tout le monde, parmi ceux qui l’ont côtoyé en tant que responsable de l’ETA ou simples citoyens.

Algérie1 qui se propose de brosser le tableau des différentes têtes de liste à Alger, est allé à sa rencontre mardi, au siège de sa permanence, rue Didouche Mourad.

Le bureau a de l’allure et une effervescence typique des QG de campagne y règne, sur les coups de 19 heures après le dernier meeting de la journée organisé à Belouizdad.

En grimpant au premier, l’homme nous apparaît comme il a toujours été quand il est sur le terrain : ensemble demi-saison sobre et casquette de marin sur la tête. Les mêmes apparats que ceux arborés, alors ministre, lors de ses sorties de travail et d’inspection.

Il s’en dégage un air spontané terriblement ‘’belda’’ et une grande empathie. Un peu à l’image plus du pote avec lequel on a plaisir à prendre un café qu’avec un responsable scotché dans le cliché du ‘’Moudir’’.

Des détails qui pourraient avoir leur importance en impactant sur le marketing d’un candidat en campagne, très particulièrement à Alger au regard du snobisme bon enfant qui caractérise sa population.

Ferroukhi nous apprendra qu’il était un père de famille tranquille de trois enfants, au cursus universitaire accompli à l’Institut national de l’Agriculture (INRA) et étoffé par un DEA obtenu à l’Université de Montpellier.

Il se fait presqu’un honneur de souligner qu’il était de la première promotion de l’Ecole fondamentale, d’avoir décroché son Bac-Sciences à 17 ans non-révolus et commencé le travail à …22 ans.

«J’ai rejoint, à 27 ans le Cabinet du ministre de l’Agriculture de l’époque, Noureddine Bahbouh, comme CES», se souvient-il. Et d’ajouter« En 2012, on m’a appelé pour prendre en charge le secteur de la Pêche et plus tard le ministère de l’Agriculture.»

Quid de la charge de l’ex SG du FLN, Amar Saâdani, contre lui ?

Par éducation, il élude la question mais il lâche un aveu certes ambigu mais lourd de sens : «Vous savez, pour certains le ministre Ferroukhi était juste ‘’un fils de bonne famille’’…»

Mais alors, cette cooptation dans les rangs du FLN pour les Législatives 2017 ?

«Je vais vous dire» répond-t-il «J’ai commencé ma vie professionnelle dans un moment critique pour l’Algérie, à l’orée des années 2000, il fallait faire face à deux grands enjeux, l’un plus terrible que l’autre, à savoir, le sécuritaire et l’économique.

Le Président Bouteflika est venu et a ramené la paix dans le cadre de la Réconciliation nationale.

Il restait ce redressement de la situation économique à faire. Je m’étais inscrit dans cette dynamique et cet esprit. Mon engagement était total pour l’Algérie et non pour quelque idéal partisan.

C’est un peu la même chose qui m’arrive aujourd’hui : on m’a sollicité pour une mission pour le compte d’un parti dont le président est justement ce président de la République que j’ai déjà servi par conviction profonde…il ne faut pas forcément un bout de papier pour prouver son engagement au service du pays.»

Prié de nous affranchir en toute sincérité sur la réaction de la rue lors de ses sorties durant ces trois premiers jours de campagne, celui qui avoue être un idéaliste convaincu, souligne que «Jusque-là, ça marche plutôt bien. Nous nous mêlons à nos concitoyens et discutons avec eux, parfois autour d’un café ; ce que je peux vous dire encore est que nous n’avons enregistré aucune animosité dans la rue, ni de quelconques méchancetés ; même au premier jour que nous avons démarré à partir de la Casbah vers des quartiers connus pour être frondeurs.»

- Les affiches déchirées, un signe avant-coureur d’abstention ?

Je ne pense pas...c’est vrai qu’à force de railler gratuitement, on a fini par réduire le parlementaire à une image caricaturale avec un salaire à 5 chiffres et des avantages multiples mais c’est à nous dans cette campagne de savoir expliquer le grand rôle du Parlement dans la vie du pays, sa stabilité et ses lois, il faut savoir aussi que ces pratiques répréhensibles sont souvent l’œuvre de gens manipulés, de façon inélégante, par des adversaires politiques.»

- Mais comment briser une telle image caricaturale de l’élu ?

«Nous allons innover sur ce point et je m’engage solennellement à que notre liste reste toujours très près du citoyen. J’ai prévu d’ouvrir, à cet effet, un bureau d’accueil sur mes fonds propres. Par ailleurs, nous envisageons de travailler, dans ce cadre, de concert avec nos élus, demain à l’APW et aux APC. Ainsi, les doléances du citoyen seront canalisées suivant le niveau de leur objet.»

- Promesses électorales ?

«Non, une profonde conviction ; nous avons longtemps observé que l’élu a toujours exposé son flanc aux critiques en ne se présentant au citoyen que lors des élections, je tiens particulièrement à corriger cela…et sachez que Ferroukhi n’a jamais changé et ne changera jamais quel que soit  le rang qu’il occupe.»

- Le mot de la fin ?

«Oui et j’aimerais reprendre, comme j’ai étudié un peu la prospective, un auteur qui a dit : on n’écrit pas l’avenir, on le construit !                                                                                  

Je crois que nous sommes condamnés, pour nos enfants et les leurs, d’œuvrer à construire le pays de par la consolidation de sa stabilité à tous les niveaux, sur la base de ses référents historiques et culturels, ceux que nous ont légués nos ancêtres et qui ne sont ni d’Orient, ni d’Occident. Si nos démarche est sincère, nous arriverons à le faire. Enfin je remercie les gens qui m’ont investi de leur confiance pour mener la liste de ce parti historique et noble.»




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