Le sociologue et spécialiste desquestions de l’emploi Nasser Djabi, interrogé par Algérie1 sur la grogne socialeactuelle, répond que «Ces grèves étaient prévisibles, Ouyahia lui-même, lors dela présentation de son programme devant les députés, reconnaissait que l’année2018 serait difficile ».
Complétement en phase avec lessyndicats frondeurs, notre interlocuteur explique que « ce sont des gensqui posent des vrais problèmes auxquels il faut de vraies réponses à travers undialogue sérieux franc et sans préalables ».
Malheureusement, regrette Djabi,ce dialogue fait actuellement défaut, « on asiste à un cafouillage ausommet de l’Etat, le président est absent, le premier ministre est silencieux,les ministres essaient de se débrouiller seuls, des médiations sont proposéespar des députés, par un imam, par un juriste, par un fonctionnaire au ministèredes Affaires religieuses mais où est passé l’Etat, c’est ça qui est inquiétant pourmoi ».
Au sujet du risque d’instrumentalisationdes grèves, évoqué mardi par le ministre de l’Intérieur, l’auteur de « Unehistoire du syndicalisme algérien », désapprouve totalement en estimantque « c’est une vieille ficelle, quand ils(les responsables) n’ont pas desolutions à proposer ou d’arguments rationnels à opposer, ils sortent ce genred’inepties. Qu’est-ce qu’il y a à manipuler avec les médecins résidents. Cesont des jeunes qui demandant juste un minimum des conditions pour exercer leurmétier ».