En installant samedi la Commissionnationale chargée de l'élaboration du projet de révision de la loi organiqueportant régime électoral dont il a confié la charge au même Pr. Laraba, le président Abdelmadjid Tebboune, confirme que le «train»ders réformes est bel et bien parti.
Pour cause, avant même que le référendumsur la constitution n’ait lieu, il planche déjà sur la suite ; c’est àdire les lois organiques qui devront automatiquement subir une mise enconformité.
Il est vrai que l’adoption du projet derévision de la constitution parait être une simple formalité après le visa duparlement et le seul enjeu de l’opération, reste le taux de participation à laconsultation du 01 novembre prochain.
Il faut dire qu’en face, il n' y a rienqui semble en mesure de contrarier la mise en œuvre de la feuille de route etl’agenda politique du président.
Avec un Hirak en mode «veille» voire mêmehors champ, et une opposition politique incapable de constituer un rapport de forceà cause de ses clivages idéologiques, ses batailles d’ego et ses vieilles querelles de chapelle, lepouvoir voit s’ouvrir une autoroute devant lui pour mener à bien sonprojet.
Le fait est, qu'il n’a même pas jugéutile d’ouvrir, comme il avait promis, un «large débat» sur la révision de laconstitution, se contentant de l’expédier en deux temps trois mouvements via lavoie institutionnelle, après avoir distribué puis ramassé les copies.
Sans doute que s’il y avait en face unevraie opposition et un mouvement populaire soudé et organisé, les autoritésn’auraient jamais pu faire l’impasse sur le nécessaire débat pour un compromispolitique qui aurait pu sortir le pays de ce climat de ni guerre ni paix.
Précisément la perspective des électionslégislatives et locales anticipées qui se profilent à l’horizon, comme lesuggèrent la révision de la loi électorale, va sûrement donner à réfléchir auxpartis.
C’est connu, les partis qui prétendentfaire de l’opposition en rejetant tout ce qui vient du pouvoir sans jamaisoffrir une alternative crédible et concrète, se risquent rarement à boycotterces élections qui offrent des sièges «sonnants et trébuchants» à l’APN etquelques précieux bénéfices à côté.
Une opposition sans boussole
Du coup, le pouvoir semble évoluer sur duvelours et rien ne semble pouvoir mettre en difficulté son plan qui consiste àlaisser l’actuelle majorité issue de l’ancien régime valider les prochainsprojets de lois notamment sur les élections et les partis politiques avantd’organiser des législatives devant donner une nouvelle majorité au présidentTebboune.
Les partis de l’opposition eux, n’aurontpas de voix au chapitre. Ils seront bien obligés de subir cet agenda politiqueet se jeter à corps perdus dans la bataille des législatives et des localesdans l’espoir d’assurer leur représentation dans les assemblées et partant leursurvie politique.
Bien que certains d’entre eux à l’instardu RCD, du FFS, du MSP, d’Adala et du Parti de Travailleurs, vont continuer às’opposer par voie de communiqués à la feuille de route du pouvoir, pointer sonarriération par rapport à «l’Algérie nouvelle», mais cela n’impacteraaucunement la marche inexorable vers laconsolidation de l’assise de Tebboune et supporters.
En effet, privés du Hirak qui auralongtemps caché comme une feuille de vigne leurs actions velléitaires, lespartis de l’opposition étalent désormais leur insoutenable légèreté face à unnouveau pouvoir lourdement soutenu par tout l’attelage politique ayant tiré lesvingt ans de Bouteflika.
Plus encore, le président Tebboune pourraaussi compter sur le soutien des partis comme Jil Jadid appelé à servir d’alibidémocratique et probablement d’autres nouvelles formations animées par quelques jeunes popularisés par leHirak et les plateaux télés.
Tout compte fait, les promoteurs de la«nouvelle Algérie» disposent assurément de plusieurs longueurs d’avance sur lespartis dits de l’opposition qui leur garantit de rester les maitres du jeu politiques.Il y a tout de même une inconnue : le retour ou pas du Hirak tel qu’ilétait avant la pandémie.