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Le président Tebboune au quotidien français l'Opinion: "Je ne compte pas m'éterniser au pouvoir"

13-07-2020 11:47  N. S

Leprésident Abdelmadjid  Tebboune a accordé au quotidien français l’Opinion  paru aujourd’hui  un entretien  dans lequel il a notamment évoqué la douloureusequestion de la mémoire qui continue d’agiter les relations algéro-françaises, larévision de la constitution, ses projet politiques et sa vision personnelle  du pouvoir.

Et à propos de cette  dernière question, il a fait part de son intention de marquer une rupture avec ces prédécesseursqui se sont accrochés au pouvoir  qu’ilsn’ont dû  quitter  que sous la contrainte.

« En principe, j’aiété élu pour un seul mandat. D’ici la fin de ce mandat, j’espère obtenir unesituation apaisée où les problèmes sociaux et économiques seront en partieréglés. C’est une transition qui ne dit pas son nom. Il faudrait d’autresconditions pour que je réfléchisse à une nouvelle candidature », dit-il

Et à la question decréer son propre parti politique  pour la mise en œuvre de son programme politique, leprésident Tebboune, écarte cette éventualité, préférant miser sur la société civile,notamment les jeunes pour être les relais sur le terrain, comme il l'avait promis lors de sa campagne électorale.

 « Je me suis porté candidat à laprésidentielle au nom de la société civile et des jeunes. Et je suis en trainde construire des institutions, si le peuple les accepte, où ces deuxcomposantes seront majoritaires. Donc, je n’aurai pas besoin de parti et je necompte pas, non plus, m’éterniser au pouvoir »,a-t-il  tenu à clarifier.

 S’agissant du Hirak, et singulièrement  de la libération des détenus, le président Tebboune confirme les gestesd’apaisement promis lors de son entretien à France 24 , expliquant que « Cesgestes vont se poursuivre et visent à l’apaisement »

En revanche , il soulignefortement  que l’Algérie « n’est pasentrée dans une phase de répression" ».  estimant en outre  que « l’opposition et la sociétécivile sont indispensables. Seul un État fort et juste peut asseoir ladémocratie, le contraire amène l’anarchie et le chaos. »

De son point de vue, «l’opposition ne doit pas se faire dans l’insulte, l’invective et l’appel ausoulèvement. » « Seul un État fort et juste peut asseoir la démocratie, lecontraire amène l’anarchie et le chaos », soutient-il.

Au sujet du projet derévision constitutionnelle, le président Tebboune, fidèle à sa vison,  a défendu un régime semiprésidentielle, rejetant dans le même temps le régime parlementaire, eu égardaux spécificités historiques et politiques de l’Algérie.

 «Nous n’avons pas opté pour un systèmepurement parlementaire. Celui-ci poserait des problèmes de gestion de ladémocratie car cela nécessite une pratique sur des générations, voire dessiècles , l’Algérie est  encore unedémocratie en construction. Nous sommes sur le chemin d’une démocratieresponsable »  a-t-il argumenté.

Revenant sur sondernier échangé téléphonique avec le président Emmanuel Macron , le présidentTebboune, indique que la question de la mémoire a été au centre des échanges.

« Nous avons évoqué cette question  Il connaît bien les événements qui ontmarqué notre histoire commune. L’historien Benjamin Stora a été nommé pouraccomplir ce travail mémoriel du côté français. Il est sincère et connaîtl’Algérie et son histoire, de la période d’occupation jusqu’à aujourd’hui. Nousallons nommer son homologue algérien dans les 72 heures. Ces deux personnalitéstravailleront directement sous notre tutelle respective. Nous souhaitons qu’ilsaccomplissent leur travail dans la vérité, la sérénité et l’apaisement pourrégler ces problèmes qui enveniment nos relations politiques, le climat desaffaires et la bonne entente », veut croire le président Tebboune.

En dépit des tension épisodiques qui scandent les relationsalgéro-françaises , le président Tebboune juge que  « L’Algérie est incontournable pour la France, et la France l’estpour l’Algérie. Il faut affronter ces événements douloureux pour repartir surdes relations profitables aux deux pays, notamment au niveau économique. Lamémoire ne peut être estompée et nous ne pouvons pas en faire ce que nousvoulons. La remise récente des restes mortuaires des combattants qui se sontopposés, il y a un siècle et demi, à l’installation de l’armée colonialeconstitue un grand pas. D’autres crimes méritent d’être racontés, comme laprise de l’oasis de Zaatcha où les troupes françaises du général EmileHerbillon ont massacré les combattants du cheikh Bouziane. Le maréchal de Saint-Arnauda aussi perpétré de nombreux massacres, qui ont fait plus de victimes qu’àOradour-sur-Glane. Beaucoup d’historiens français traitent ces événementshistoriques en toute honnêteté" a tenu à rappeler le chef de l'Etat.

Pour Tebboune le règlement du différend mémoriel est un préalable, et dit-il,"une fois ces problèmes mémoriels dépassés nous pourrons avancer avec beaucoup de sérénité.  Il existe une coopération humaine,scientifique et économique entre les deux pays. La France vient de perdre sapremière place de pays fournisseur de l’Algérie mais ce n’est pas irréversible.Nous avons aussi une très forte communauté en France que nous voulons égalementservir et préserver".



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