Le service civil des médecins spécialistes a "tropduré" et a montré "ses limites" sur le terrain, a soutenu leministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière,Abderrahmane Benbouzid,relevant que cette mesure n’avait pas abouti aux "résultats souhaités".
"Cettemesure (service civil) a montré ses limites et, sur le terrain, ellen’a pas abouti aux résultats souhaités, c’est-à-dire développer une médecinede qualité dans les régions", a souligné le Pr Benbouzid dans un entretienaccordé dimanche au journal El Watan et repris par l'APS.
Il aajouté qu'à la lumière de ce qui a été annoncé, "on comprend que le présidentde la République a écouté la demande de beaucoup qui, depuis plus detrente ans, disent que le service civil est une mesure exceptionnelle – moi-mêmeje l’avais écrit dans un papier – qui a trop duré".
Leministre de la Santé a rappelé que maintenant, le service civil n’est plusobligatoire et le président de la République "a bien signifié" que toutmédecin spécialiste qui souhaite travailler dans le Sud sera accompagnéde mesures "incitatives", notamment salariales, sociales et professionnelles.
Evoquantla refonte du système de santé, il a indiqué que l'expertise de larefonte du système avait été déjà faite par l’ensemble des citoyens, ajoutantqu'il s’agit d’un système qui "a montré ses limites" avec une gratuitéde soins qui n’a pas "reflété l’équité demandée".
Pourlui, dans les établissements publics, ce sont parfois "les nantis" ,quibénéficient de soins plus que les nécessiteux, ce qui a "perverti" l’objetde la gratuité de soins qui était une mesure "salutaire".
Il a ajouté,dans ce sillage, que le "salut" est dans la contractualisation et "jem’engage à le mettre en place pour assurer des soins de qualité", précisantque "sur le plan, par exemple, de la gratuité des soins, il faut mettrede l’ordre".
Lespersonnes démunies, a-t-il expliqué, sont à la charge de l’Etat et la loiles protège, ajoutant qu'un assuré social "ne pose pas problème puisqu’ilcontribue, celui qui n’est ni assuré ni dans le besoin et a les moyenspayera".Il arévélé qu'un groupe de travail était déjà sur le dossier de la contractualisation,avant l’épidémie de Covid-19.
"J’ail’appui du président de la République pour engager cette refonte, il ,l’adéclaré et veut que la médecine soit de qualité et que tout le monde contribue",a-t-il affirmé, ajoutant qu'il est question surtout de mettre fin àtous l"es dysfonctionnements" déjà cités, tels que "lamauvaise" répartitiondes ressources, l’engagement de budgets injustifiés.
Il aprécisé que ces modifications auront trait à certains articles notammentceux relatifs au service civil et à l’Observatoire national de la santé,ajoutant qu'il est prévu la création de l’Agence nationale de sécuritésanitaire, institution autonome qui sera placée sous l’autorité du chefde l’Etat et ses membres seront désignés par le président de la République.
S'agissantla revalorisation du corps médical, le Pr Benbouzid a souligné quele président de la République avait rappelé avec "insistance"l’intérêt qu’ilattache au corps de la santé, estimant que ce dernier mérite une améliorationdes conditions salariales et, en contrepartie, une améliorationdans le travail. Pour l’activité hospitalo-universitaire, il faut effectivementque ces services retrouvent leur statut, a-t-il ajouté.
Concernantla retraite, le ministre de la Santé a rappelé qu’il s’agissait d’untexte de loi qui régit cette catégorie du corps médical, où il est stipuléqu’on ne peut pas avoir un salaire de plus de 15 fois le Smig et la misede fin de fonction à 75 ans, ajoutant que cette mesure est gelée pour lemoment, en attendant la révision du texte ou la possibilité de la réévaluationdu Smig promise par le président de la République.