Le PDG d'Aigle Azur FrantzYvelin a annoncé sa démission mercredi, deux jours après le placement enredressement judiciaire de la compagnie aérienne française, spécialiste desliaisons avec l'Algérie, et en proie à une bataille d'actionnaires.
"A un moment, on ne peut pas se battre contre tout lemonde", a-t-il notamment déclaré mercredi matin sur le plateau de BFM Business,se disant "fatigué" après avoir "traversé une zone de fortesturbulences depuis le début du mois d'août".
L'entreprise, qui compte 1.150 employés, dont 350 en Algérie,s'est déclarée en cessation de paiement lundi et a été placée enredressement judiciaire le même jour.
Le 26 août, Gérard Houa, actionnaire minoritaire (20% du capital)avait tenté d'évincer M. Yvelin par un communiqué le présentant comme lenouveau patron, avec la volonté de mettre fin aux "errementsstratégiques des deux dernières années", avant d'être démenti par David Neeleman(32% du capital), l'accusant d'usurper ce titre.
Deux jours plus tard, nouveau coup de théâtre: une administratrice provisoire, Hélène Bourbouloux, avait été désignée à la tête de l'entreprise et installée en présence des forces de l'ordre,tandis que M. Yvelin était rétabli dans ses fonctions.
"La justice est saisie, il lui appartiendra detrancher", a dit Frantz Yvelin mercredi matin, au sujet du coup de force de Gérard Houa,en rappelant que ce dernier a "dit depuis des mois auxactionnaires, plus récemment aux salariés en parallèle avec un syndicat, le SNPNC-FOavec lequel il semble s'être allié: +j'ai 15 millions d'euros, j'ai unplan+."
"Gérard, si tum'écoutes, si tu as les 15 millions, mets les sur la table, si tu as un plan sérieux, présente-le au tribunal, l'avenirt'est ouvert", a expliqué le dirigeant de l'entreprise détenue parle groupe chinois HNA (48%), l'homme d'affaires américain David Neeleman(32%) et lacompagnie Lu Azur (20%), dont Gérard Houa est propriétaire.
"Nous avions sur la table dès le début août, une solution quipermettait de pérenniser plus de 90% des emplois de la société", aregretté Frantz Yvelin, dont le plan était "de revendre une partie de notreactivité au groupe IAG, de basculer à peu près une moitié de notre activitésur
Charles-de-Gaulle et de demander un effort de productivité àl'ensemble de nos personnels navigants en contrepartie d'une part dans lecapital de la société".
Les liaisons avec l'Algérie représentent 50% à 60% de l'activitéd'Aigle Azur, fondée en 1946. La compagnie qui a transporté 1,88 millionde passagers en 2018, a réalisé un chiffre d'affaires de 300 millionsd'euros en 2018 mais "perd de l'argent depuis 2012", selon M.Yvelin.