Le procès du général-major Abdelghani Hamel, qui s’est ouvert mercredi à Alger, aurait pu être suivi surtout du fait qu’ilait été un très haut responsable de l’Etat, qui plus est à la tête de la trèssensible Direction Générale de la sureté nationale (DGSN), proche desBouteflika.

Ironie du sort, son statut et son pédigréen’intéressent guère la blogosphère. C’est plutôt son impressionnant patrimoineimmobilier qui déchire la Toile. Les algériens qui ne se font pas d’illusionsur la moralité des dirigeants qui se servent au lieu de les servir, s’amusentsur Facebook sur le pot aux roses découvert à l’occasion de la confrontation del’ex patron de la police avec la justice. 

Et à défaut de pleurer, les algérienspréfèrent rire de ces chiffres effarants des acquisitions d’Abdelghani Hamel, sa femme et ses enfants également appelés à la barre.

« 34 villas et appartements à Alger, 25 lots de terrain et maisons àOran, 5 appartements àTipaza, 5 autres à Tlemcen, unappartement à Ain Temouchent et un autre à Sétif ! C’est tout ce quepossède  l’ancien patron de la policealgérienne ! A peine 71 biens immobiliers ! Juste ça, rien que ça, etpas  plus… ! Meskine… (Le pauvre), ironiseD Fadel.  

«Tant qu’à faire, ils auraient dû lui mettre l’Algérie à son nom !», appuie Fatiha, alors que  A.Ouyoucef fait remarquer qu’il s’agit là juste du patrimoine d’un seul membre dela «Issaba» (bande)  qui en compte 26000 personnes ! »

Ce qui amène Kacem.H de conclure : «A lui seul El Hamel est unvéritable Ali Baba  au pays des Ali Baba».

Idir.D enfonce le clou et fait une terrible comparaison entre ce queconsomme en viande le chien de l’ex DGSN et la solde de l’étudiant algérien.

« Savez vous que l’un des chiens de Hamel consomme quotidiennement3000 dinars de viande  et que la boursed’un étudiant est de 1200 dinars pour 60 jours ?! »

25 comptes bancaires c’est tout… !

Usant d’un humour décapant, les internautes font ainsi un constat terriblede la gestion de l’argent du peuple par des (ir) responsables censés être payéspour bien s’occuper de lui.

«Je voulais surprendre mon papa je lui avais alors offert une villa… »,écrit pour sa part  Amine.M,reprenant l’aveu du fils de Hamel interrogé par le procureur.

Et de commenter ironiquement que toutce qu’il pouvait offrir à ses parents est  un modeste : «Que Dieu ait vos âmes, papaet maman…»

Et de renchérir : «Moi je n’ai quetrois pantalons que je change, et lui (El Hamel ndlr) dispose de 25 comptesbancaires  débordants de milliards, despropriétés de la tailledu Qatar ; en plus,  il est payé à 480.000 dinars par mois !Je vais me mutiler le visage ! »

Des commentaires souvent ironiques, parfoismais jamais compatissants à l’égard d’un ex haut responsable dont la justiceétale un patrimoine immobilier digne d’un prince, pendant que ses malheureuxcompatriotes attendent depuis des décennies pour certains, un simple toit pourranger leurs os.

Un autre amateur de Facebook ironise sur lafemme de l’ex DGSN qui déclare, sans rire, que ses enfants lui ont offert  en cadeau sept locaux de l’OPGI commerciauxpour en faire un jardin d’enfants à Cheraga ! 

En fait, ce procès d’Abdelghani Hamel aexplosé les réseaux sociaux du fait qu’il a révélé au grand jour l’incroyablecynisme des hauts responsables algériens chez qui la pratique industrielle dela corruption sous toutes ses formes est une épidémie plus grave que leCoronavirus.