Les partis de l’alternative démocratique (PAD) réunies lundi àAlger ont décidé d’organiser le 10 de ce mois une journée baptisée «rencontreet mobilisation» sur les libertés et le multipartisme.
Dans leur communiqué les partenaires du PAD précisent que leurrencontre sera animée par des «acteurs de terrain (qui) apporteront leur éclairage sur les questions liées, entreautres, à la liberté de la presse, à l’instrumentalisation des institutionsdans la répression, à la liberté syndicale et au multipartisme».
Cette initiative seveut être l’expression d’une volonté de briser l’embargo qui enserrel’opposition politique quasiment aphone et sans aucune possibilité de défendresa feuille de route qui percute celle dupouvoir.
En l’occurrence, les animateurs du PAD s’accrochent mordicus à leurexigence d’une «transition démocratique à travers un processus constituantsouverain», pendant que le pouvoir, lui, s’apprête à ouvrir le bal de lacampagne électorale en prévision du référendum sur la révision de laconstitution le 01 novembre prochain.
Du coup, il y aura forcément un duel à distance bien que les forcesen présence ne soient pas équilibrées.
Mais au-delà de cet effet d’annonce, le PAD peut-il réellement tenirsa promesse d’organiser cette journée de mobilisation censée évidemmentchahuter les clameurs en faveur du «OUI» au « Doustour» ? On voit mal en effet comment le pouvoir seferait harakiri en autorisant des partisqui lui sont radicalement opposés à lui tailler des croupières.
Ceci d’autant plus que des partis composant le PAD à l’instar duRCD n’ont même pas pu organiser des réunions organiques dans des hôtels qu’ilsavaient pourtant dûment réservés.
Que dire alors d’une rencontre destinée à disqualifier lerendez-vous du 01 novembre et à pointer la politique «répressive» du pouvoir etpartant semer le doute dans les esprits des algériens sur sa stratégie.
Tout porte à croire que l’administration n’autorisera pas la tenued’un tel événement dans une salle publique.
Et que les organisateurs seront, comme d’habitude, contraints à seréfugier dans la cour du siège du RCD à El Biar. Et encore !
Faut-il rappeler en effet que la wilaya d’Alger avait mis en gardela direction de ce parti contre ce genre de réunions en brandissant mêmel’avertissement que des mesures de rétorsion soient prises contre lui.
C’est dire que la décision des animateurs du PAD d’organiser cetteréunion censée faire le procès du pouvoir et de ses méthodes, s’apparente à undéfi politique et organisationnel.
En appelant à une «participation active à la journée demobilisation visant à dégager ensemble les voies et moyens pour défendre ceslibertés démocratique», le PAD entend sans doute amorcer un travail deconstitution d’un rapport de force à même de faire barrage au pouvoir dans sa marche en solo pour mener à bon portson projet. Mais, le peut-il vraiment ?