Alors que l’Algérie, à l’instar d’autres pays, n’estpas encore sortie indemne de la première vague du coronavirus, une deuxièmeencore plus terrifiante avec son lot de perturbations économiques, du désarroi social et même de l’instabilité politique, seprofile déjà l’horizon.
«Même sicertains signes positifs se font jour, nous ne sommes pas encore tirésd'affaire. Une deuxième vague mondiale de la maladie pourrait entraîner de nouvellesperturbations dans l'activité économique. D'autres risques incluent la valeurdistordue des actifs, la volatilité des prix des matières premières, la montéedu protectionnisme et l'instabilité politique», s’inquiète la Directrice Générale du Fond monétaireinternational (FMI), Mme Georgieva.
S’exprimant aujourd’hui jeudidans un blog à quelques jours d'une réunion virtuelle du G20, présidé par l'Arabiesaoudite, la patronne du FMI, estime que la crise provoquée par la pandémie est entrée dans une «nouvelle phase» quidemandera, selon elle, «de lasouplesse pour assurer "une reprise durable et équitable", a affirméjeudi la directrice générale du FMI, prévenant que le monde "n'est pasencore tiré d'affaire».
Et pour cause ! Pour2020, le FMI prévoit une récession mondiale de 4,9% ; c'est-à-dire bienpire que les 3% anticipés en avril, en plein cœur de la pandémie, quand leFonds soulignait déjà qu'il s'agissait de la pire crise depuis la GrandeDépression des années 30.
Et pour certains paysnotamment en Europe, la contraction du Produit intérieur brut est vertigineuse:-12,5% pour la France, -12,8% pour l'Espagne et l'Italie, estime le FMI.
Mais ce scénario du piren’empêche pas Kristalina Georgieva de recommander de profiter de cette «occasionqui ne se présente qu'une fois par siècle» de reconstruire un monde «pluséquitable, plus vert, plus durable, plus intelligent et surtout plus résilient».
Incertitudes très élevées
Pour autant,laDirectrice du FMI a tenté de remonter un peu le moral du monde enberne, en soulignant «des avancéesdécisives dans la recherche sur des vaccins et des traitements (qui) pourraientdoper la confiance et l’activité économique».
Mais, réaliste, elle reconnaîttoutefois que «ces scénarios alternatifs soulignent à quel pointl'incertitude reste exceptionnellement élevée».
Aux Etats-Unis, la premièreéconomie du monde, les nouveaux cas de contamination se comptent toujours pardizaines de milliers et le Covid-19 fait aussi rage en Amérique du Sud.
A l'inverse, l'Europe sembleavoir mieux circonscrit l'incendie tout comme la Chine ou encore le Japon.
Cette «crise pas commeles autres» est bien plus sévère que prévu et la reprise sera plus lentequ'espéré, avait prévenu le 24 juin le Fonds, en publiant la révision de sesprévisions économiques mondiales.
Aux Etats-Unis, le PIBdevrait s'effondrer de 8% cette année, bien au-delà des 5,9% de recul estimésen avril.
Pour la Chine, d'où estparti, fin 2019, le virus mortel, le Fonds table sur 1% de croissance, loin des6,1% réalisés l'an dernier. En 2021, le PIB mondial devrait rebondir de 5,4% sile scénario du FMI se réalise