Il est d’usage qu’un présidentfraîchement élu apporte un soin tatillon à choisir la destination de sa premièresortie à l’étranger pour donner le ton de ce que sera son orientationdiplomatique nouvelle .
Le président Tebboune n’a mêmepas eu le temps de faire ce choix, étant donné qu’il doit se déplacer demain àBerlin, à l’invitation de la chancelière Angela Merkel, pour participer à laconférence internationale sur la Libye. C’est donc une urgence diplomatique qui vient percuter l’agende politique interne.
L’Algérie est un numéro majeur dansl’équation libyenne et le présidentTebboune, qui a déjà reçu la semaine dernière les chefs de la diplomatie Turque, égyptienne, italienne, puis leprésident du Conseil italien Giuseppe Conté, aura l’occasion de défendre l’approchealgérienne fondée sur le dialogue inclusif, en dehors de toute interventionnisme.
Au-delà du contenu de cetteréunion, la capitale allemande sera en quelque sorte le baptême de feu diplomatiquedu nouveau chef de l’Etat qui sera adoubé par ses homologues présents Berlin etprofitera aussi de cette fenêtre d’opportunité pour asseoir sa légitimité internationale.
Il est vrai que le présidentTebboune, juste après son élection, a vu une pluie de messages de félicitations« pleuvoir », émanant de plusieurs chefs d’Etats et de Gouvernementsoulagés de voir l’Algérie sortir de la zone de turbulence constitutionnellepour se réapproprier son rôle d’acteur majeur dans une sous-région en proie àdes soubresauts politiques et sécuritaires.
Sa stature internationale, à lafaveur de cette conférence de Berlin, donnera incontestablement plus de poidsen interne au président Tebboune dont la marge de manœuvre sera plus large pourconduire et mette en œuvre sa feuille de route.
Un exercice d’autant ardu qu’unepartie de la classe politique mais surtout le Hirak restent encore en attentede voir de signaux politiques forts qui traduiraient, pour de vraie, la ruptureavec l’ancien système.